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Pendant près de vingt ans avec le précieux concours de Pierrette Rebours, Jean Roudillon a mis son expertise, son talent et son savoir au service de Rennes Enchères. Avec au moins trois ventes chaque année. À l’hôtel des ventes de Rennes, Jean Roudillon aimait attirer l’attention sur les pièces rares, évoquer son enfance, dans les années 1930, auprès d’un grand-père collectionneur et d’un père antiquaire, et raconter comment celui-ci mettait à l’épreuve le petit garçon qu’il était, en soumettant à son expertise toutes sortes de masques africains. La meilleure manière d’aiguiser son œil et sa curiosité !
Formé à l’École du Louvre, Jean Roudillon a exercé son métier avec passion. Il avait débuté dans le Paris des années 1950, au temps où les écrivains et les artistes surréalistes (André Breton, Tristan Tzara, Man Ray) s’enthousiasmaient pour les arts dits primitifs, dans le sillage de Picasso et de Matisse quelques années plus tôt.
Des milliers d’objets venus des cinq continents
Dans sa galerie parisienne du boulevard Saint-Germain et dans les salles de ventes, Jean Roudillon a vu passer des milliers d’objets. Ainsi, pour l’Afrique : des statues, des masques, des figures de reliquaires, des poulies de métiers à tisser anthropomorphes, des cimiers de danse… Il appréciait particulièrement ceux de l’ethnie Bamana, ornés de gracieuses antilopes et portés lors des fêtes agraires au Mali. Il soulignait qu’en 50 ans, leur prix avait été multiplié par dix.
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Jean Roudillon connaissait les arts des cinq continents. Que de voyages à travers le monde et que de belles découvertes pour Rennes Enchères ces dernières années : un masque amérindien de la Colombie britannique (Ouest du Canada vendu 207 500 euros en 2005, un pendentif Kap-Kap de l’île de Santa Cruz, une tête d’Isis-Aphrodite de l’époque romaine (vendue 110 700 euros), et tant d’autres objets venus des contrées lointaines, de Bornéo à la Papouasie, du Cameroun au Pérou… Jean Roudillon avait le don de faire vivre chaque objet, d’en conter l’histoire, d’en rappeler l’usage en relation avec les rites de chaque ethnie. Il savait émerveiller ceux qui l’écoutaient, les éclairer, les inviter au voyage.
« Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle » (proverbe africain)
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Jean Roudillon, qui aurait eu cent ans cette année, n’est plus mais la relève est assurée à Rennes Enchères avec Laurent Dodier. Marchand d’art, expert en art tribal, il a bien connu Jean Roudillon. C’était pour lui « un mentor, un frère d’armes, un ami ». Quant à Michel Roudillon, expert comme son père mais en art publicitaire, c’est tout naturellement à Rennes Enchères qu’il a choisi de confier les archives documentaires de Jean Roudillon : des livres d’art et d’histoire, des ouvrages scientifiques et archéologiques, des publications anciennes, des catalogues de ventes aux enchères soigneusement annotés, des milliers de références qui pourront intéresser les collectionneurs, marchands d’art, antiquaires, conservateurs de musées, archéologues, historiens de l’art et peut-être susciter des vocations. Au total, 193 lots à partir de 150 à 200 euros l’ensemble, classés par continent, par époque, par thème, sur des sujets aussi variés que les masques Dogon, les oushebtis égyptiens, les lampes chrétiennes de Tunisie, les ex-votos aztèques ou la peinture d’icônes russes.
RennesEnchères, 32 place des Lices à Rennes/. Tel : 02 99 31 58 00 art@rennesencheres.com
Du lundi 4 décembre au jeudi 7 décembre sur rendez-vous, vendredi 8 décembre de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, samedi 9 décembre de 10 h à 13 h, Lundi 11 décembre de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, Mardi 12 décembre de 10 h à 12 h.