Pourquoi vous intéressez-vous aux transmissions d’entreprises familiales ?
Gaëlle Leplat Kermarrec. Je viens d’une famille concernée par la transmission d’entreprise (Gaëlle Leplat Kermarrec est la sœur aînée d’Hervé Kermarrec et Nolwenn Lam Kermarrec, ndlr). Notre arrière-grand-père avait repris la minoterie familiale dans le Finistère avec l’intention de la transmettre à son fils, mon grand-père, mais la guerre a empêché cette transmission. Depuis que je suis toute petite, je me souviens de mon grand-père racontant que, tout jeune, on lui avait dit : « ta vie sera ça ». De l’autre côté de ma famille, ma grand-mère tenait un restaurant, qu’elle a transmis à l’un de ses fils, alors que sa fille, qui y travaillait, en a été écartée. À l’époque, la transmission se faisait souvent aux garçons. En tant que petite fille, j’ai trouvé cette situation complexe : d’un côté, c’est une dynamique qui peut susciter l’envie, et de l’autre, cela soulève des ambiguïtés.
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Voulez-vous dire que cela peut être un poids ?
GLK. Oui, c’est un poids, d’abord parce qu’il s’agit de reprendre des structures qui sont déjà à un certain stade de développement, ce qui n’est pas la même chose que de les construire et de franchir les étapes initiales. Il y a aussi le risque associé à cette reprise. En outre, il y a la lourdeur de pr…