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Ce que pense l’UIMM Bretagne du nouveau livret d’épargne pour l’industrie

Michel Barnier a relancé l'idée d'un livret d'épargne dédié à l'industrie afin de mobiliser une partie de l'épargne des Français en faveur de la réindustrialisation du pays. L'UIMM Bretagne salue l'idée et appelle à une régionalisation des fonds.

©Julien Lutt

©Julien Lutt

Lors de sa déclaration de politique générale, Michel Barnier, Premier Ministre, a remis sur le devant de la scène la création d’un produit d’épargne dédié à l’industrie. Avec un lancement possible début 2025, ce livret aurait pour vocation de canaliser une partie des 6 000 milliards d’euros d’épargne privée vers le soutien de la réindustrialisation du pays. Cette proposition s’inscrit dans un contexte où les taux d’intérêt, en hausse ces dernières années, incitent à chercher des alternatives pour financer les industries stratégiques. La France fait partie des pays de la zone euro où le taux d’épargne est le plus élevé, rendant le bas de laine des Français convoité depuis longtemps. Dernièrement, une proposition de loi avait déjà été discutée au Sénat, visant à utiliser le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) pour financer les industries de la défense. Cette initiative n’a pas pu être examinée par l’Assemblée nationale avant sa dissolution.

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David Duval, directeur délégué de l'UIMM Bretagne

David Duval, directeur délégué de l’UIMM Bretagne ©DR

Pour une approche territoriale

Selon les experts, la réindustrialisation du pays nécessiterait 200 milliards d’euros, soit environ 3 % de l’épargne globale des ménages français. « Le développement d’outils d’épargne dédiés à l’industrie est une bonne chose. Ce qui serait encore plus pertinent c’est que ces fonds puissent être régionalisés pour que cette épargne en direction de l’industrie garde aussi une approche territoriale. En effet, 2/3 de l’effort de réindustrialisation reposera sur le tissu de PME et d’ETI existantes », déclare David Duval, directeur délégué de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). `

Cette approche territoriale pourrait faciliter l’intégration des industries locales aux grands projets de réindustrialisation, notamment dans des secteurs stratégiques comme l’énergie ou le nucléaire. « Ces secteurs présentent de réelles opportunités pour les entreprises bretonnes. » EDF, par exemple, retrouve une dynamique d’exportation, un levier de croissance non négligeable pour le secteur industriel.

« Il n’y a pas que l’agro en Bretagne »

Forte d’un chiffre d’affaires estimé à 20 milliards d’euros pour le secteur de la métallurgie (estimation de l’UIMM à partir de données nationales Insee) et de 62 000 salariés (94 % de CDI), la Bretagne illustre bien les enjeux et les opportunités de cette dynamique de réindustrialisation. L’industrie métallurgique y est représentée par 2 200 établissements, dont 700 adhérents à l’UIMM, employant 80 % de la masse salariale.

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« Nous travaillons à une image collective de l’industrie. Il n’y a pas que l’agro en Bretagne », précise Stéphane Deschamps, président de l’UIMM Bretagne. Les produits fabriqués en Bretagne par la branche sont diversifiés, allant des systèmes de navigation aux calculateurs aéronautiques, en passant par les radars, les automobiles, ou encore les véhicules blindés, la réparation et construction navale. Le secteur de la santé est également représenté, avec la production d’implants oculaires, de prothèses et de systèmes de monitoring.