Couverture du journal du 02/10/2024 Le nouveau magazine

Ambulancier : un secteur sous tension

Le secteur du transport sanitaire attire de plus en plus de femmes : elles sont désormais 40 % à y travailler. Pour autant, les vocations pour ce métier sont en perte de vitesse, comme l'indique Simon Urvoix, à la tête de son entreprise à L'Hermitage (35) : "Les gens se détournent des métiers du soin et de la santé."

Simon Urvoix, ambulancier, à la tête de l’entreprise familiale située à L'Hermitage (35)

Simon Urvoix, ambulancier, à la tête de l’entreprise familiale située à L'Hermitage (35) ©AH7Jours

Simon Urvoix est ambulancier, à la tête de l’entreprise familiale située à L’Hermitage, en Ille-et-Vilaine, avec son frère depuis 2018. Les ambulances Urvoix sont nées en 1980 et comptent aujourd’hui 40 personnes, dont trois sur la partie pompes funèbres.

« Nous proposons plusieurs types de transports, du transport classique en Véhicules légers sanitaires (VSL) et taxi, du transport en ambulances (patient couché) et du transport en rapatriement. Nous travaillons en étroite collaboration avec le Samu et SOS médecins », explique Simon Urvoix. Être ambulancier ne s’improvise pas et les salariés passent par une formation d’un an. En tant qu’auxiliaire sanitaire, l’ambulancier doit faire preuve d’un très bon contact, de beaucoup d’écoute et d’une certaine empathie : « Il faut savoir garder un peu de distance », sourit-il. Si le secteur a longtemps été plutôt masculin, les choses changent et le secteur comprend aujourd’hui près de 40 % de femmes : « Le métier se féminise de plus en plus. Ça, c’est une bonne chose. »

« Le métier n’attire plus »

Pour autant, le secteur reste sous tension. « Depuis le Covid, nous avons du mal à recruter. Les gens se détournent des métiers du soin et de la santé. Avec les horaires contraignants, le métier n’attire plus. Les écoles d’ambulanciers ne font plus le plein », continue-t-il. Pour attirer les candidats, de plus en plus volatils, les ambulances Urvoix tentent de fidéliser ses équipes : « Nous proposons des avantages en épargne salariale, nos salariés ne travaillent qu’un week-end par mois et seulement une semaine en horaires de nuit. De plus, nous proposons des semaines de quatre jours. » Un salarié gagnant, en moyenne, 1 600 euros brut par mois, ne faut-il pas commencer par une meilleure rémunération ? « Impossible, indique-t-il. Nos prestations sont réglementées, nous n’avons pas de marge de manœuvre là-dessus. »

Quant au secteur, « nous avons du travail et nous en aurons toujours. De ce côté-là, c’est rassurant », souligne le chef d’entreprise. Mais eux aussi ne sont pas épargnés par l’augmentation des coûts, notamment de l’essence, « environ 1 500 euros par mois et jusqu’à 4 000 euros au plus fort de l’augmentation ». Une hausse impossible à répercuter, « nos tarifs sont conventionnés par l’assurance maladie », rappelle-t-il. Si un arrêté du 3 mai 2023 a revalorisé quelque peu les tarifs des ambulances, cela reste encore insuffisant selon lui.