Entre les deux tours de l’imposante forteresse qui domine la route principale de Pontivy, le lierre et la végétation recouvrent les pierres centenaires. Les joints de ciment sont d’un autre temps, les conservateurs et architectes des Bâtiments de France ont été unanimes : il faut tout nettoyer, dévégétaliser, remplacer les pierres menaçantes et refaire les joints, en chaux cette fois-ci. Une opération à 160 000 euros financée à 50 % par l’État, 30 % par le Département et 20 % par la Ville de Pontivy.
Après le nettoyage, la valorisation
En haut du grand échafaudage, le préfet du Morbihan, Pascal Bolot, découvre les détails du travail de restauration, les nouvelles pierres, quelques joints, les fleurons, les crochets. Anne Bocquet, cheffe de projet « Valorisation du château » à la direction générale des services de Pontivy, commente les différentes phases de ce travail d’entretien. Elle connaît l’histoire du château sur le bout des doigts. Elle détaille les fouilles déjà effectuées et imagine comment le passé pourrait ressurgir par le biais d’un programme de valorisation muséographique ambitieux. « Ce sont de très belles perspectives, mais pas simple tout ça », réfléchit à haute voix le préfet.
Des visites limitées par sécurité
À Pontivy pourtant, l’impatience est grande de redonner à ce magnifique patrimoine son lustre d’antan. Depuis qu’une partie de la courtine sud et du rempart s’est écroulée en 2014, les visites se font uniquement accompagnées, sur réservation et limitées à 19 personnes. Le projet de valorisation n’en est qu’au début et ne s’achèvera au mieux qu’en 2030. Le tout sous le contrôle de l’État : Direction régionale des affaires culturelles (Drac), Conservation régionale des monuments historiques et l’Architecte des Bâtiments de France.
Accueil et muséographie
À l’heure actuelle, seules les grandes lignes du projet sont connues et pourraient encore être modifiées : travaux de restauration du clos et couvert, création de nouveaux bâtiments (accueil, bureaux, espaces d’animations), accessibilité, aménagement d’un circuit de visite (passerelle, ascenseur), aménagement paysager (cour, douves et terrasses), éclairage, aménagement de l’espace d’exposition temporaire et d’un espace immersif… En parallèle, l’équipe du projet travaille sur l’écriture du programme scientifique et culturel, tout en favorisant les recherches historiques.