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Bâtiment & construction : « Il est urgent d’avoir un capitaine dédié au logement ! »

Chiffres à l'appui, les représentants de la fédération du bâtiment (FFB35) s’inquiètent de la baisse des mises en chantier et de ses répercussions : les entreprises du bâtiment et les emplois sont touchés, mais « c’est aussi une question de volonté sur la politique du logement ! » Appel lancé à Valérie Létard, nommée ministre du Logement dans le nouveau gouvernement.

Philippe Lelièvre et Jean-Michel Galle, secrétaire général et président de la FBTP35

Philippe Lelièvre et Jean-Michel Galle, secrétaire général et président de la FBTP35 ©FBTP35

« Pour l’instant en Bretagne, on contient la casse, on fait le dos rond », indique le président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics d’Ille-et-Vilaine (FBTP35), Jean-Michel Galle, représentant 1 300 entreprises sur le département, dont 65 % comptent moins de dix salariés. « La crise du bâtiment impacte l’emploi : -30 000 équivalents temps pleins au niveau national : -1 250 en Bretagne et -200 sur l’Ille-et-Vilaine. »

Au niveau national, les mises en chantier de maisons individuelles neuves ont chuté de -22,5 %, de -5,5 % pour les logements collectifs (soit une moyenne à 13,4 %), chiffres en glissement annuel depuis le début d’année 2024 et à fin juillet, soit sur sept mois.

En Bretagne, la baisse est moins flagrante : -5 % pour les mises en chantier, « car la région est attractive, il y a une dynamique pour le résidentiel comme pour les bâtiments d’entreprise, industriels, agricoles. Même si c’est moins fort qu’au niveau national, c’est inquiétant, la crise ne doit pas s’installer, il est urgent d’avoir un capitaine dédié au logement en France ! »

Évolutions régionales (en %) des mises en chantier et autorisations de logements en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2024

Évolutions régionales (en %) des mises en chantier et autorisations de logements en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2024 ©MTECT/CGDD/SDES, Sit@del2

L’activité en amélioration-entretien poursuit son ralentissement, atteignant, au niveau national, +1,1 % en volume, entre les deuxièmes trimestres 2023 et 2024. En Bretagne, le ralentissement est un peu moins fort, entre 2 et 3 %. Une activité entravée par la partie rénovation énergétique du logement, quasiment stable, en glissement annuel sur le premier semestre. « La brutale réforme de MaPrimeRénov’ y est grandement pour quelque chose : il y a eu un coup d’arrêt les six premiers mois de cette année », indique Philippe Lelièvre, secrétaire général de la FBTP35.

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« Il faut des mesures phares rapidement », selon la FFB :

  • Le rétablissement d’un Prêt à taux zéro (PTZ) universel, « sur tout le territoire et même pour les maisons individuelles, car le coût de construction a augmenté ».
  • La stabilisation de MaPrimeRénov’ au-delà du 1er janvier 2025 : « Quid des objectifs environnementaux concernant des logements passoires thermiques ? »
  • L’adaptation de l’objectif Zéro artificialisation nette (Zan) aux réalités des territoires, « c’est vraiment une mesure contre-productive, il faut une corrélation entre économie et logement : comment loger les salariés en Bretagne ? »
  • L’arrêt de la surenchère réglementaire. « Duflot, Pinel, Robien, les dispositifs d’aide d’État s’enchaînent… Il faut une politique générale, claire et pérenne. »

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