Le club de handball des Irréductibles de Cesson-Sévigné, évoluant en première division, est en pleine transformation économique. « Il fallait qu’on bouge », déclare son président, Stéphane Clémenceau, en évoquant la stratégie financière du club. Le budget annuel de fonctionnement du club s’élève à 3,5 millions d’euros, dont 25 % proviennent de financements publics et près de 50 % de partenariats avec 200 entreprises, puis restent la billetterie et les droits TV. La structure, composée de 25 salariés dont seize joueurs professionnels, a pris un virage décisif : l’ouverture de son capital.
©Philippe Riou
Une nouvelle dynamique économique
Depuis sa transformation en société par actions simplifiées (SAS) en 2018, la filière professionnelle du club a déjà franchi une étape importante. En juin 2024, une première levée de fonds, représentant 10 % du budget, a été réalisée auprès d’une douzaine de partenaires privés sous la bannière d’Araok Sports Invest. L’actionnariat direct a été écarté au profit d’une approche collaborative. « Il n’est pas question de réaliser un coup financier, mais de contribuer à une aventure collective, voir une part de soi réussir », précise Stéphane Clémenceau. Parmi ces investisseurs, des partenaires de longue date du club comme le groupe Viabilis, le groupe Legendre et des propriétaires de magasins U. Le président vise désormais de nouveaux secteurs, notamment l’agroalimentaire, encore absent de leur portefeuille.
En ligne de mire : l’installation de l’équipe parmi les cinq ou six meilleures du championnat d’ici à 2030
Stéphane Clémenceau annonce le lancement, d’ici à juin 2025, d’une nouvelle levée de fonds d’un montant similaire à la première, soit 350 000 euros. Garante de l’ADN et des valeurs du club, l’association reste majoritaire.
Stéphane Clémenceau, président du club ©Philippe Riou
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Une vision à long terme
En ligne de mire : l’installation de l’équipe parmi les cinq ou six meilleures du championnat d’ici à 2030. Atteindre cet objectif nécessitera un budget revu à la hausse, aux alentours de 5,5 millions d’euros. Le parcours ne sera pas de tout repos. Stéphane Clémenceau en est conscient : « Nous aurons des coups durs (à l’image du début de saison difficile, ndlr) et des moments forts. Dans un club, il y a la gestion du temps court, la performance du samedi et la gestion du temps long, préparer les années suivantes. »
L’enjeu de la succession
De ce pool d’actionnaires émergera peut-être un successeur pour prendre la suite de Stéphane Clémenceau, qui entame sa 18e année à la tête du club. À 59 ans, il se prépare à prendre sa retraite d’ici quatre ans, laissant derrière lui des succès, à commencer par la montée en première division et des moments critiques comme la décision d’arrêter la partie professionnelle du club, votée en conseil d’administration en 2016, en raison de l’exiguïté de leur salle. Rebond providentiel, le projet de la Glaz Arena, propriété du groupe Legendre, émerge à ce moment-là et redonne un élan salvateur au club.
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L’ouverture du capital aux supporters
En attendant, il travaille sur un autre projet, à la portée très symbolique : l’ouverture du capital aux supporters, inspiré par le modèle du club de football de Guingamp, qui a permis à ses supporters de devenir actionnaires via l’association Le Club des Kalons EAG. Le club espère lever entre 100 000 et 150 000 euros grâce à cette opération.
