GRAND FORMAT. Coriolis Composites : L’industrie 4.0
Créée en décembre 2000 à Lyon et installée à Quéven près de Lorient en 2002, par Clémentine Gallet, son mari Alexandre Hamlyn, et rejoint par l'ingénieur Yvan Hardy, Coriolis Composite a su s’imposer à l’international sur le marché des robots, des logiciels dédiés à la fabrication de structures en matériaux composites. Une réussite industrielle où l’innovation technique ne serait rien sans la ténacité de celle, que le journal "Le Monde" a surnommé « La charmeuse de robots ». Douée avec les machines autant qu'avec les humains, dotée d’une spontanéité irrésistible, Clémentine Gallet séduit autant qu’elle convainc. Avec elle, tout va à 100 à l’heure. Aussi vite que l’innovation industrielle… Rencontre.
Clémentine Gallet créatrice et dirigeante de Coriolis composite (Quéven)©Sylvain Mainguy Photographe
« Coriolis développe et fournit des machines robotisées et des logiciels pour la fabrication de pièces en matériaux composites. Il s’agit principalement de fibres de carbone ou verre imprégnées de résine. C’est comme du plastique, mais en beaucoup plus rigide car renforcé par des fibres longues , explique Clémentine Gallet. Nous fabriquons à la fois le robot et le logiciel qui le fait bouger. » Tout paraît d’une simplicité enfantine quand la fondatrice de Coriolis Group résume son activité. Et pourtant, l’innovation technologique dont l’équipe est à l’origine a révolutionné l’industrie des matériaux composites. Les robots font aujourd’hui le travail que faisaient auparavant les petites mains de l’industrie. Mais eux ne souffrent pas des mauvaises postures, des émanations toxiques, des gestes répétés mille fois… et sont d’une précision diabolique.
Trois filiales, 120 salariés, 22 M€ de CA
En vingt ans d’existence, Coriolis a traversé des crises existentielles, affronté des géants industriels, espéré des contrats sans cesse repoussés… et surmonté toutes ces épreuves. Aujourd’hui, la société compte trois filiales étrangères (USA, Chine et Allemagne), plus de 120 collaborateurs, 22 millions d’euros de chiffre d’affaires, et on compte à ce jour 110 robots signés Coriolis à travers le monde. On les trouve notamment chez les trois grands constructeurs aéronautiques : Airbus (Europe,) SAFRAN, et Comac (Chine).
Les robots font aujourd’hui le travail que faisaient auparavant les petites mains de l’industrie.
Une technique à généraliser à de nombreux secteurs
Les ingénieurs mettent au point la tête du robot de drappage des matériaux composites ©SylvainMainguy
Mais que propose Le Petit Poucet morbihannais que les autres n’ont pas ? « Notre technologie apporte de la performance mécanique et de l’allègement , répond Clémentine Gallet. Une pièce en carbone pèse environ 20 % à 30 % de moins qu’une pièce en aluminium et n’est pas sensible à la corrosion. Sur un marché conservateur, opéré par de gros acteurs, nous avons apporté une technique peu chère, flexible, relevant de l’industrie 4.0 avant l’heure. C’est de la fabrication additive, sur le principe d’une imprimante 3D, le robot empile des couches de carbone. » L’aéronautique, l’automobile, et le nautisme sont friands de cette te…