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ENTRETIEN. Festival interceltique de Lorient : « Je suis un musicien ancré dans cet univers »

Du 12 au 18 août 2024, le Festival Interceltique de Lorient (FIL) propose une édition consacrée à la jeunesse celte. Traditionnellement, le FIL met à l’honneur une nation. Cette année, les organisateurs ont décidé d’élever la jeunesse au rang de "Guest Star". Car la culture celte est bien vivante et ne cesse de se renouveler grâce à de jeunes artistes qui ont trouvé un moyen d’expression qui dépasse largement les frontières nationales. Rencontre avec le Breton Liam Roudil.

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Âgé de 24 ans, le Breton Liam Roudil se produira au FIL avec son groupe Baxel-Digabest. Guitariste virtuose et habitué des rendez-vous celtiques, il aime s’associer à de nombreux groupes partageant la même passion et faire danser les amoureux des festou-noz. Né en Irlande et vivant en Bretagne, il a toujours baigné dans une culture celtique bien dynamique.

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Que signifie pour vous le mot « celtitude » ?

Liam Roudil. Pour moi, c’est plutôt une musique qu’un état d’esprit. Étant né en Irlande et vivant en Bretagne, la culture celtique, c’est mon univers quotidien. Mais de là à évoquer la celtitude, je trouve ça trop cliché, les kilts, le passé, le folklore… Dans la réalité, je ne me définis pas comme Celte. Je suis un musicien ancré dans cet univers.

Comment cette culture vous a-t-elle été transmise ?

L.R. J’ai une maman irlandaise et un papa français. Les deux sont musiciens et ils m’ont transmis cet amour de la musique celtique presque naturellement. En plus, j’ai vécu à Dublin jusqu’à l’âge de 9 ans. On peut donc dire que j’ai baigné dans cet univers dès ma plus tendre enfance. Cela fait partie de moi.

Qu’est-ce qui vous émeut autant ?

L.R. Toutes les sonorités des instruments et le plaisir que j’ai à les partager. Avec les musiciens, avec qui je joue, mais aussi avec le public qui assiste aux concerts ou aux festou-noz. Le côté transe et la danse, particulièrement la Bretonne et l’Irlandaise, me donnent un immense plaisir. J’adore voir les gens taper du pied et partir ailleurs…

Pensez-vous que cet héritage est menacé ou en pleine renaissance ?

L.R. Depuis dix ans, la culture celtique connaît un renouveau assez marqué. Les musiciens et le public ont connu un très fort rajeunissement mais cela reste assez fragile tout de même. Les grands événements celtiques dépendent encore beaucoup (trop ?) des subventions politiques…

Que représente pour vous le Festival Interceltique de Lorient ?

L.R. Cela représente beaucoup de monde et, surtout, un festival très populaire. C’est aussi là que j’ai rencontré tous les musiciens avec qui je joue aujourd’hui. Car le FIL, c’est d’abord et avant tout un lieu de rencontres. Pour les musiciens, et notamment les jeunes, c’est très important. On se retrouve dans les loges et on fait des bœufs ! Jeunes, vieux, Bretons, étrangers… Le FIL est un véritable carrefour culturel et il y en a pour tous les goûts. J’y viens depuis 2017 et je ne suis pas près d’arrêter…