Couverture du journal du 03/01/2025 Le nouveau magazine

Ergotech à Theix : un nouveau départ bien agencé

La société Ergotech, spécialisée dans le mobilier ergonomique, vient de prendre possession de ses nouveaux locaux à Theix (56). Une installation bien pensée et confortable qui marque aussi une nouvelle étape de développement pour l’entreprise.

Kevin Le Texier

Kevin Le Texier ©7J-DB

Ergotech a connu des moments difficiles. Créée en 2012 par Kevin Le Texier dans une ancienne charcuterie de Grand-Champ (Morbihan), la société a été placée en redressement judiciaire en 2015. « Nous avons failli disparaître à ce moment-là mais cette procédure s’est avérée extrêmement utile, reconnaît aujourd’hui Kevin Le Texier. Nous avons beaucoup appris de nos erreurs et cela nous a permis de nous relancer de manière très saine. Notre installation dans ces nouveaux locaux marque vraiment un nouveau départ pour Ergotech. » L’entreprise emploie aujourd’hui 40 salariés et a réalisé, en 2024, un chiffre d’affaires de 1,30 million d’euros.

Dans les nouveaux locaux, l'emplacement des machines a été repensé pour gagner en productivité

Dans les nouveaux locaux, l’emplacement des machines a été repensé pour gagner en productivité ©7J-DB

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Un marché dépendant de l’Agefiph

Depuis la fin août, l’entreprise est installée en bordure de la RN 165, sur la récente extension de la ZAC du Landy, à Theix. Pour le moment, il n’y a pas encore de signalétique, certains aménagements restent à fignoler, les 550 m2 de panneaux solaires ne sont pas tous installés… mais l’activité n’a jamais cessé. S’étendant sur 1 250 m2, les bâtiments d’Ergotech accueillent deux activités : la fabrication de mobilier ergonomique (chaises, cousins ergonomiques et bureaux réglables…) et la confection de marinières pour une grande marque française qui ne souhaite pas que l’on cite son nom. « Dans le contexte budgétaire national, le printemps dernier a été très compliqué parce que nous sommes sur un marché qui dépend beaucoup des agréments et subventions autorisés par l’Agefiph, l’agence nationale chargée de soutenir le développement de l’emploi des personnes handicapées, explique Kevin Le Texier. Et malheureusement, suite aux arbitrages gouvernementaux, l’agence a notamment été ponctionnée de 177 millions d’euros. La situation ne joue pas en notre faveur car notre BToB est issu à 70 ou 80 % de l’Agefiph et notre deuxième levée de fonds a même été interrompue. »

« Nous nous rapprochons actuellement de certains fonds d’investissement pour pouvoir injecter 5 millions d’euros dans cette nouvelle organisation. »

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Des gains de productivité considérables

Ergotech a néanmoins consacré 2024 à l’exploitation de la première levée de fonds d’un million d’euros, réalisée en février dernier avec l’acquisition de nouveaux locaux et une organisation optimisée. D’abord, la mise en place d’une véritable force de vente avec 20 conseillers pour réaliser un solide maillage national, un nouveau site internet pour les particuliers proposant un pack à coût réduit et un parcours guidé pour trouver la bonne référence ainsi qu’une production entièrement repensée. « Nous avons tout revu, du travail des salariés à l’emplacement des machines pour une meilleure optimisation. C’est incroyable ce que l’on peut gagner, s’enthousiasme Kevin Le Texier. Et ce n’est pas fini. Je pense que l’on peut encore gagner entre 30 et 40 % de productivité sans effort supplémentaire de nos collaborateurs. »

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De fortes ambitions affichées

Ergotech compte bien profiter de ce nouveau contexte pour changer de dimension et valoriser de véritables atouts. « Le Made in France et l’écoconception sont deux véritables forces qui nous aident beaucoup, reconnaît Kevin Le Texier. Nous souhaitons également mettre en avant notre savoir-faire, notamment notre technologie fluide brevetée dont nous équipons fauteuils et coussins, mais aussi nos études ergonomiques qui analysent l’ensemble des contraintes en fonction des pathologies. » Désormais, mieux installée, réorganisée et dimensionnée pour répondre à des appels d’offres, l’entreprise se permet de se fixer des objectifs plus ambitieux. « Nous nous rapprochons actuellement de certains fonds d’investissement pour pouvoir injecter 5 millions d’euros dans cette nouvelle organisation car nous pouvons raisonnablement prévoir, d’ici à trois ans, de réaliser environ 3 millions d’euros de chiffres d’affaires et viser les 50 millions d’euros dans dix ans »​ ​​​​​​, termine l’entrepreneur.