Couverture du journal du 22/03/2024 Le nouveau magazine

Forte hausse des prix dans la métropole rennaise et sur le littoral bretillien

En ce début d’année les notaires du département livrent leurs chiffres sur l’évolution du secteur. Au 1 er janvier 2020, Rennes se classe 6e au palmarès des villes les plus chères sur le prix au mètre carré des appartements anciens, devant Toulouse et derrière Nantes. le littoral bretillien, continue de voir ses prix grimper avec une offre raréfiée. les disparités de prix entre métropole, littoral et reste du département se creusent.

En ce début d’année les notaires du département livrent leurs chiffres sur l’évolution du secteur. Au 1 er janvier 2020, Rennes se classe 6e au palmarès des villes les plus chères sur le prix au mètre carré des appartements anciens, devant Toulouse et derrière Nantes. le littoral bretillien, continue de voir ses prix grimper avec une offre raréfiée. les disparités de prix entre métropole, littoral et reste du département se creusent.

Une concentration de la demande

« Les prix ont globalement augmenté en Ille-et-Vilaine. Cette hausse est particulièrement marquée à Rennes et sur l’ensemble de l’agglomération » expose Gwendal Texier, président de la Chambre des Notaires d’Ille-et-Vilaine. Mais une forte disparité existe sur le territoire : quand la métropole rennaise affiche jusqu’à +9,4 % des prix pour les maisons anciennes, les bassins de Bain-de-Bretagne et de Fougères accusent une baisse respectivement de 7,7 % et 9,3 % pour des biens similaires.

Sur le littoral, les notaires constatent un déficit d’offres qui fait grimper les prix. Les maisons anciennes ont augmenté de 20,6 % en 10 ans. La moyenne d’âge des acquéreurs est élevée : 52 ans pour les maisons contre 42 ans pour l’ensemble du département. Toutefois, contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les Franciliens (12 % des acquéreurs de maisons) qui dopent le marché mais les locaux et les Rennais qui recherchent la proximité du littoral pour leur retraite.

Le marché est fortement disparate et les bassins de vie éloignés des principales villes et des axes routiers voient leur prix baisser à l’image du bassin du Coglais dont le prix médian d’une maison ancienne est de 90 000 euros et affiche une baisse de prix de 5,3 % depuis 5 ans. Le profil de l’acquéreur dans ces zones est majoritairement de type ouvrier et employé.

A Rennes, un marché tendu

La pression de la demande sur la métropole rennaise s’est intensifiée tout au long de l’année. Et à regarder les chiffres de plus près, on constate que ce sont les cadres moyens et supérieurs qui achètent majoritairement des biens à Rennes. Certains quartiers réputés populaires comme Cleunay et Maurepas gagnent en attractivité avec l’ouverture prochaine de la ligne B du métro.

« Avec une rentabilité exceptionnelle par rapport à d’autres placements financiers : + 54,6 % pour les appartements neufs en Ille-et-Vilaine sur 10 ans, l’immobilier reste une valeur refuge »

Une partie aisée des acheteurs recherchent des derniers étages de petits collectifs avec grande terrasse, des « Penthouse ». Ces biens rares et fortement demandés se vendent à des prix très élevés et font mécaniquement augmenter le prix des appartements en étages inférieurs.

Afin de maîtriser le prix des logements, la métropole rennaise s’est engagée à construire 4400 logements par an dont 1100 logements sociaux, et à maîtriser les prix de l’accession sociale. Cependant les politiques ont constaté que les acheteurs aidés revendaient leur bien avec une forte plus value. Pour contrer cela, la municipalité décide de créer en 2018 un organisme de foncier solidaire. Avec ce système, les acheteurs sont propriétaires de leur logement via un Bail Réel Solidaire (BRS) mais pas du terrain sur lequel il est construit. En cas de revente, le prix est encadré et le nouvel acquéreur doit répondre aux critères de l’accession sociale.

Construction de logements neufs et libération du foncier : Attentisme avant les municipales

Aujourd’hui les stocks sont presque vides constatent les notaires, notamment de terrains à bâtir avec un recul en volume de 17,4%. Les appartements neufs suivent également cette tendance avec -7,7 % de biens disponibles. Ce ralentissement s’explique en partie par le calendrier politique et des maires frileux de libérer du foncier à l’approche des municipales. « Le Plan Local d’Urbanisme intercommunale de la métropole rennaise, qui sera effectif en février, explique également le sursis à statuer pour délivrer les permis de construire sur cette partie du territoire » explique Matar Charpentier, notaire à Rennes.