Que gardez-vous de l’époque de la ferme familiale où vous avez grandi, dans les années 70 ?
Je me souviens d’une très grande proximité avec la nature, de ce travail exigeant pour les éleveurs et les agriculteurs. C’était un travail gratifiant, de par ce rapport privilégié avec les animaux et la nature, mais aussi pour le rôle et la place que ces agriculteurs prenaient dans la vie sociale. La communauté agricole animait le monde rural et les communes. Il y avait aussi une place importante pour la solidarité et l’entraide.
Ces métiers liés à la terre et à l’élevage ont évolué, pouvons-nous dire que l’on est passé de paysan à chef d’exploitation ?
Les paysans étaient déjà des chefs d’exploitation, des chefs d’entreprise, avec une multitude de facteurs à gérer. Ce qui a changé aujourd’hui, ce sont les conditions dans lesquelles ils exercent leur métier. Les fermes ont parfois grandi, nécessitant de se mettre à plusieurs, d’avoir une organisation du travail différente, des outils et des équipements adaptés… Mais parfois pas ! Quand certains ont recours aux robots, d’autres reviennent à la traite traditionnelle par exemple. Il faut bien comprendre qu’il n’y a pas un seul modèle, et que tous peuvent coexister. Et si le nombre d’éleveurs et agriculteurs a diminué*, l’empreinte de l’activité agricole sur le milieu est toujours importante en Bretagne.
*Chiffres clefs
(sources : chambres-agriculture-bretagne.fr)
25000 exploitations agricoles en Bretagne en 2021, contre 35 000 en 2005.
6600 actifs en Bretagne en 2021 : 35 000 chefs d’exploitation et conjoints associés, alors qu’ils étaient 45000 il y a 10 ans, auxquels on ajoute 31000 salariés ETP (25000 il y a 10 ans).
64 % du territoire régional est consacré à l’agriculture
59 % du territoire breton correspond à la SAU (Surface Agricole Utilisée ) : 600000 ha de céréales, 460 000 ha de prairies, 300 000 ha de maïs à fourrage, 42 000 ha de légumes frais, 13000 ha de pommes de terre, etc.
1 poulet français sur 3 est p…