Couverture du journal du 03/02/2025 Le nouveau magazine

L’équation compliquée de l’agroalimentaire breton

L'industrie agroalimentaire bretonne traverse une période critique, caractérisée par une érosion de la rentabilité, des négociations tendues avec la grande distribution et des défis d'investissement. Malgré un contexte économique complexe, les professionnels du secteur, représentés par l'Association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA), restent pragmatiques, appelant à une transformation qui intègre modernisation, transition environnementale et développement de nouvelles filières pour maintenir leur compétitivité nationale et internationale.

Rémi Cristoforetti, président de l'ABEA, et Marie Kieffer, déléguée générale de l'association

Rémi Cristoforetti, président de l'ABEA, et Marie Kieffer, déléguée générale de l'association ©7Jours/Studio Carlito

« Enjeux internationaux, volatilité, nous sommes en plein changement de paradigme économique », introduit Rémi Cristoforetti, président de l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA).

Dégradation de la rentabilité des IAA bretonnes

Le niveau de valeur ajoutée des IAA (industries agroalimentaires) bretonnes s’effrite. L’augmentation de la valeur ajoutée des IAA bretonnes n’est que de 2,4% entre 2022 et 2023 alors qu’elle est de 6,4 % pour les IAA nationales sur la même période.

SUR LE MÊME SUJET : En Bretagne, les professionnels du secteur agroalimentaire sont inquiets

Un différentiel qui s’explique par le poids plus important de matières premières pour les industriels bretons et le fait que les filières qui génèrent le plus de chiffre d’affaires en Bretagne ne sont pas celles qui créent le plus de valeur ajoutée, à l’instar de la filière laitière. Le taux de valeur ajoutée des IAA bretonnes atteint 14,3 %, alors qu’il était de 16,8% en 2020. Le taux de marge brute d’exploitation connaît également un décrochage : il est de 3,9 % alors qu’il était de 4,2% en 2020.

Des négociations tendues

Cette érosion de la rentabilité est accentuée par une consommation alimentaire en berne, avec une diminution du nombre d’articles par panier moyen, passant de 12 à 11, et une progression des marques de distributeurs, représentant moins de valeur pour les entreprises. Les négociations avec la grande distribution connaissent une tendance haussière selon les représentants des IAA bretonnes, « les distributeurs affichant une forte volonté de lutter con