Couverture du journal du 01/12/2023 Le magazine de la semaine

Énergie – Pêche – Environnement : une alliance pour penser l’avenir

Un énergéticien, une association de pêcheurs responsables et une organisation environnementale ont signé, à Lorient, une convention pour évoquer l’avenir des futurs parcs éoliens et leur gouvernance. Chacun avance ses arguments et tente de défendre sa vision de l’avenir tout en visant le consensus. De la discussion jaillit la lumière et, peut-être, un modèle vertueux de gestion de ce patrimoine commun.

De g. à dr. : Armand Quétel (BlueFish), Bertrand Fazio, de Qair et Dénez L’hostis, de FNE

De g. à dr. : Armand Quétel (BlueFish), Bertrand Fazio (Qair) et Dénez L’hostis (FNE)

C’est une première en France. Qair, BlueFish et FNE-B ont signé une convention dans laquelle ils «  s’allient de manière durable et structurée, pour élaborer des réponses communes face aux enjeux de l’accélération du déploiement de l’éolien en mer. »
Une alliance*  d’autant plus atypique qu’elle réunit 3 signataires d’importance : Qair, exploitant de parc éolien en mer et producteur d’hydrogène vert (150 salariés) ; BlueFish, association nationale d’intérêt général créée en 2013 qui promeut la pêche durable et responsable ; et France Nature Environnement-Bretagne, qui fédère les associations de protection de la nature et de l’environnement.
Les trois acteurs représentent des intérêts jusque-là divergents. Ils tentent de s’écouter… pour s’entendre sur un avenir maritime où les intérêts de chacun seraient pris en compte.

En complément des débats publics

En s’unissant pour œuvrer à mieux vivre ensemble dans l’espace maritime en respectant les enjeux environnementaux, sociaux et économiques, FNE Bretagne, BlueFish et Qair cherchent à répondre de manière durable aux enjeux d’accélération du déploiement de l’éolien en mer, « alors que vont débuter les débats publics sur les futurs parcs éoliens et, notamment, celui de Belle-Île », indique Bertrand Fazio (Qair).
Armand Quétel (Blue Fish) d’acquiescer : « Nous sommes favorables aux ENR et nous voulons challenger certaines de nos réflexions pour aboutir à une vision partagée de la mer. »
Dénez L’hostis, (FNE), précise que l’alliance « souhaite travailler tant sur la décarbonation, que sur la gouvernance des parcs éoliens dans une approche toute « grenéllienne »», en référence à la grande conférence sociale de Grenelle.

c’est le meilleur moment pour rassembler nos 3 horizons

Lieu d’échanges avant tout

Mêlant visites de terrain, rencontres de spécialistes et table ronde, les 3 partenaires montrent leur volonté de faire avancer les dossiers par des échanges constructifs. « L’énergie est une chose trop sérieuse pour être laissée aux énergéticiens, conclut Dénez Lhostis. Ajoutant aussitôt que « l’environnement est également une chose trop sérieuse pour être laissée aux environnementalistes. »

* L’alliance tripartite a été annoncée officiellement lors des 9e assises nationales des Énergies marines renouvelables à Paris, en juin dernier, en présence d’Olivier Le Nezet, président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, de Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne et de Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables.