Les petites moules n’ont pas toujours eu la frite. En effet, si leur taille est inférieure au standard de moules marchandes, qui se situe aux alentours de 4 cm, elles restent sur le carreau, ou plutôt sur l’estran. 20 à 25% des moules produites sont ainsi rejetées, occasionnant des nuisances visuelles, olfactives et environnementales. Comment valoriser les petites moules ? À cette question, Christophe Le Bihan, Directeur Général du groupe Mytilimer-La Cancalaise, et ses équipes, ont trouvé la réponse. Leur botte secrète : l’hydrolyse enzymatique, une technique brevetée dans laquelle l’enzyme découpe la partie organique de la moule et la restitue sous forme liquide. Résultat : d’un côté un liquide organique commercialisable notamment dans l’industrie agro-alimentaire : soupes, fumets, petfood… De l’autre, une coquille indemne de toute matière organique qui pourra être employée dans les bio-plastiques, les compléments alimentaires pour gallinacés ou l’amendement des sols en agriculture. En bref, une large palette de débouchés. « Il existe même des lunettes très à la mode fabriquées en écailles de moules et d’huîtres ! », sourit Christophe Le Bihan.
Remarqué, ce projet VPM (Valoriser les Petites Moules) a valu à l’entreprise de recevoir en juin le Blue Challenge, un prix décerné par le Pôle Mer Bretagne-Atlantique. « C’est une grosse fierté pour nous d’avoir reçu ce prix. Je pense que ce qui a été récompensé, c’est notamment notre façon très pragmatique de travailler », confie Christophe Le Bihan. Une récompense qui vient couronner un travail de longue haleine, car le projet VPM est en germe depuis bientôt 10 ans.

Alexandre Thévenot, responsable du projet Kerbone et de l’activité co-produits, avec le prix Blue Challenge, et Christophe Le Bihan, DG, ambassadeur pour le climat à travers le label Coq Vert, lancé par BPI France. © Sébastien Cleugnou
En travaillant…