Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

Où habitent les plus riches et les plus pauvres en Ille-et-Vilaine ? (enquête Insee)

Comment se répartit la population sur Rennes et dans les quelque 200 communes qui l’entourent ?
L’INSEE vient de publier les résultats de son enquête sur le choix du lieu de vie en fonction de ses revenus. Il apparait qu’entre 2004 et 2017, période couverte par l’étude, les classes intermédiaires quittent Rennes et sa proche couronne pour trouver des logements à l’extérieur de la métropole, à prix plus abordables.

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Rennes ©LM

Où logent les plus riches ?

Les plus aisés trustent toujours le centre-ville de Rennes, au Thabor et dans une moindre mesure dans le quartier Sud-Gare. Ils sont aussi davantage présents dans les communes les plus proches de Rennes, en particulier à Cesson-Sévigné et à Saint-Grégoire où 40 % de la population appartient à la catégorie des revenus les plus élevés. À titre d’exemple, le prix d’une maison (rapporté au nombre de pièces, pour les ventes enregistrées entre 2014 et 2019) est deux fois plus élevé à Saint-Grégoire qu’à Langan.

 À Saint-Grégoire , 40 % de la population appartient à la catégorie des revenus les plus élevés

Les revenus intermédiaires s’installent en dehors de la métropole

Si les plus aisés sont davantage présents à Rennes et dans les communes les plus proches de la capitale bretilienne, le prix de l’immobilier limite les possibilités d’implantation des classes à revenus intermédiaires. L’Insee constate un éloignement géographique de cette catégorie de revenu, souvent des actifs avec enfants qui trouvent les logements qu’ils recherchent, en particulier des maisons individuelles, à des prix moindres au-delà des limites de Rennes Métropole. On les voit s’installer dans des communes comme Langan, La-Chapelle-Chaussée, Bécherel et Miniac-sous-Bécherel où à l’extérieur à Aubigné, La Chapelle-aux-Filtzméens, ou encore Janzé.

Le cœur de ville accueille les plus bas revenus

Rennes est la commune où la part des personnes à bas revenus est la plus élevée (29 % de la population des ménages se situent dans la première classe de revenus), suivie par Saint-Jacques-de-la-Lande (25 %). Ce sont les communes où se concentrent les deux tiers de la population la moins aisée de la métropole, ainsi que 57 % de son parc locatif social. En 2017, les bas revenus sont surtout présents dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) où les logements sociaux sont plus fréquents. La part des bas revenus tend à augmenter plus fortement dans les quartiers du Blosne et de Villejean, alors que le quartier de Maurepas connaît une évolution plus contrastée entre le sud (secteur Gros Chêne) où cette part semble augmenter et le nord (Gayeulles) où elle tend à diminuer.

Les nouveaux quartiers de Rennes favorisent plus de mixité

Durant la période d’observation, de nouveaux quartiers ont pris leur envol, voyant leur population augmenter fortement. Ces nouveaux quartiers, telles les deux ZAC de Beauregard et la ZAC de la Courrouze, bénéficient d’une mixité de revenus souvent plus forte que les anciens quartiers, notamment entre les classes de revenus intermédiaires et bas. Les plus hauts revenus y sont cependant moins présents.
Outre l’évolution des prix où la disponibilité des biens, la forte augmentation de la population de la métropole (+ 5 000 personnes par an sur la période 2013-2019) a sans doute contribué à amplifier ces évolutions.

Méthode : pour cette étude, la population a été répartie dans cinq classes de revenus, chaque classe représentant ainsi 20 % de la population. Pour l’analyse, les trois groupes de revenus intermédiaires (soit 60 % de la population étudiée) ont souvent été regroupés, leur comportement étant globalement comparable. Le champ de l’étude couvre la population des ménages fiscaux, et les revenus pris en compte sont les revenus annuels déclarés des ménages, rapportés à leur nombre d’unités de consommation (UC).