S’il est déjà possible d’essayer des lunettes à travers son écran, Emova propose une version améliorée du service : de l’essayage virtuel sur la base d’un jumeau numérique. À l’origine de ce concept, Gaël Seydoux, issu de l’univers des jeux vidéo et des effets visuels. Un parcours varié qui lui a permis de travailler pour de grands projets comme Harry Potter ou encore Batman Begins dans le domaine du cinéma et des entreprises comme Sony ou Ubisoft pour les jeux vidéo. Arrivé en 2015, à Rennes, grâce à Technicolor – aujourd’hui racheté par un groupe américain -, Gael Seydoux a tiré de cette expérience une technologie et surtout une idée : la création d’Emova.
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Trois marchés
Après une phase de R & D, pendant laquelle « nous avons testé le concept sur une grande marque de luxe française », l’équipe d’Emova, composée de cinq personnes, se lance sur la commercialisation. Aujourd’hui, l’entreprise se positionne sur trois marchés : la joaillerie, l’optique et la cosmétique. « Nous faisons des tests pour quatre ou cinq marques de cosmétique et de joaillerie et l’idée est de signer des contrats après les phases de tests. Récemment, nous avons signé un partenariat avec la Fabrique de lunettes à Paris », évoque le fondateur d’Emova.
Solution Saas gratuite pour les utilisateurs, « nous serons rémunérés par les marques ». Sans concurrent direct en France, l’entreprise fonctionne ainsi avec un système d’abonnements en fonction du nombre de références produits et d’utilisateurs actifs par mois. Pour appuyer ses projets, Emova a déjà opéré deux levées de fonds : une première en 2022, d’un montant d’1 million d’euros et une seconde récemment lancée pour le « go to market », à hauteur de 2 millions d’euros.
Si Emova ne fait pas encore de chiffre d’affaires pour le moment, elle vise déjà six à sept clients dès l’année prochaine 2025. « À terme, nous voulons même faire un système d’achat virtuel des objets pour s’habiller dans le metaverse, quand cela va reprendre bien sûr. »
« Comme un jeu vidéo »
« Directement intégrée dans la boutique en ligne de l’e-commerçant avec un petit bouton « add to the fitting room » », la technologie offre une expérience d’essayage virtuel plus précise. Les utilisateurs peuvent tester des produits en virtuel en les juxtaposant à leur apparence, en visualisant le résultat à 360° et sous toutes les lumières. À la clé : plus de ventes, moins de retours produits pour l’e-commerçant.
Au niveau de la durée, « aujourd’hui, la création de l’avatar et l’essayage prennent 1 minute 45. Notre objectif est d’être à 30 secondes ». Une nécessité quand la durée d’un parcours classique e-commerce est de 2 minutes environ, pour sept pages consultées.
Tout est calculé dans le cloud et l’opération ne nécessite qu’un email et des photos. « Nous sommes hébergés à Rennes et compatibles RGPD : les images qui servent à la reconstruction de l’avatar sont effacées une fois que l’avatar est construit. »