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Région Bretagne : un budget 2023 sous contraintes

Lors de la session des 15 et 16 décembre, les 83 élus régionaux ont adopté les grandes orientations du budget 2023, qui sera voté en février prochain.

Michaël Quernez, vice-président Climat et mobilités, Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne.

Michaël Quernez, vice-président Climat et mobilités, Loïg Chesnais-Girard, président du Conseil régional. © SB - 7JOURS

Le Conseil régional de Bretagne tenait sa dernière session de l’année jeudi 15 et vendredi 16 décembre, à Rennes. Traditionnellement consacrée aux orientations budgétaires, elle intervient dans un contexte financier dégradé du fait de l’inflation et de la flambée des coûts de l’énergie.

La Région contrainte de faire des économies

Le Conseil régional doit revoir son budget 2023, qui sera voté en février, et réduire la voilure sur certains investissements. Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne l’assure : « La priorité est le maintien de l’offre de services publics. La réduire impacterait en premier lieu les publics les plus fragiles. » Si la Région veut sanctuariser trois budgets – sport, culture et langues – elle a déjà pris des mesures pour réduire ses consommations énergétiques. En première ligne, les 115 lycées publics et les 72 bâtiments des locaux tertiaires dont la collectivité est propriétaire. Décision symbolique, le siège de l’administration régionale, situé boulevard Patton à Rennes, très énergivore, a fermé ses portes le 15 décembre pour quinze jours. Le personnel est placé en télétravail ou regroupé sur le site d’Atalante, neuf et plus économe. L’économie attendue est de « quelques milliers d’euros ».

Ralentissement des investissements

Le Conseil régional fait face à un effet ciseau, rappelé lors de la session par le vice-président aux finances, Stéphane Perrin-Sarzier. D’une part, une augmentation des besoins et du coût de ses interventions et, d’autre part, une perspective de baisse de ses ressources. Un phénomène qui devrait entraîner une dégradation de l’épargne de la collectivité en 2023. Une situation tendue pour la Région qui, comme toute collectivité locale, a l’interdiction de présenter un budget annuel en déficit. En outre, le niveau d’endettement exige la vigilance des élus. 1,423 milliard d’euros d’encours de dette au 1er janvier 2022. Enjeu ? « Rester crédible auprès des structures qui nous prêtent. » Compte tenu du contexte, un ralentissement des investissements sera discuté. « Les projets vont être étalés dans le temps. Des investissements initialement prévus en 2023 vont glisser en 2024, et certains prévus en 2024 glisseront en 2025. Cela va nous amener à faire des arbitrages complexes », annonce Loïg Chesnais-Girard.

40M€ de panneaux solaires

Le Conseil régional a voté son plan solaire. Le SRADDET* a fixé un objectif de 45 000 Gwh de production annuelle d’énergies renouvelables d’ici 2050. Le solaire photovoltaïque pourrait y contribuer à hauteur de 8%, contre 3% aujourd’hui. Au programme, l’équipement des 115 lycées bretons de panneaux solaires afin de couvrir 1/3 de leurs consommations électriques d’ici 2027, moyennant 40M€ d’investissements. Les ports et les aéroports devraient également faire l’objet d’aménagements en ce sens.

Plan vélo et politique maritime

Autre chantier, le plan pour organiser un « système vélo » à l’échelle régionale avec pour objectif de multiplier par trois la part modale du vélo d’ici 2030. Une première mouture de la feuille de route a été présentée et devrait être finalisée en 2024. Par ailleurs, les élus ont abordé les orientations pour la politique maritime de la Bretagne, dans un contexte où les contraintes sont fortes (climat, pression foncière, coût de l’énergie, etc.). Pour le président de la Région, « la mer est au cœur de la stratégie globale, dans tous les domaines, pas seulement l’économie ». Trois priorités pour la majorité régionale dans les années à venir : faire que la Bretagne reste une grande région maritime européenne, renforcer la culture maritime des Bretons et faire de la mer un des premiers gisements d’emplois de la région.

Agriculture : 1000 installations par an

Pour garantir la souveraineté alimentaire de la France, la Région Bretagne veut accompagner 1000 installations en agriculture par an. Pour cela, quatre grandes actions : améliorer la transmissibilité des exploitations agricoles bretonnes, accompagner les projets d’installation, préserver et orienter l’usage du foncier agricole, et enfin former aux métiers de l’agriculture. Une stratégie qui émane des états généraux de la transmission et de l’installation, clôturés le 1er juin 2022, à Pontivy (56). Loïg Chesnais-Girard se dit « particulièrement satisfait que tous les acteurs de la filière y aient participé. »

38 mesures pour la culture

En matière de politique culturelle, portée par la vice-présidente Béatrice Macé (cofondatrice et ancienne directrice des Transmusicales de Rennes), la feuille de route de la Région présente 38 mesures déclinée en trois grandes parties :

  • Soutenir le secteur artistique : conforter la structuration et la formation du secteur et l’accompagner vers la transition globale;
  • L’éducation artistique et culturelle comme levier d’épanouissement et d’émancipation;
  • Favoriser les dynamiques culturelles en lien avec les habitants, promouvoir les matrimoine et patrimoine immatériels, permettre le développement des pratiques en amateur.

« Quand on soulève un caillou, on trouve toujours une association ou un bagad », conclut le président de la Région.

 

*Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires

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