« Carnets de commandes remplis, délais réduits, budgets augmentés… Deux ans et demi après le passage à l’économie de guerre, demandé par le Président de la République Emmanuel Macron à la suite de l’agression russe en Ukraine, l’industrie de défense française s’est réorganisée et renforcée pour produire plus et plus vite. »
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Début 2025, le ministère des Armées clamait victoire. Le « réarmement français » est en bonne voie et tout se passe à merveille. Vraiment ? Militaires, politiques, industriels, financiers… Les nombreux acteurs concernés sur le terrain sont beaucoup plus nuancés même si l’optimisme reste de mise.
L’État doit amorcer la pompe
La Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 a bien offert aux industriels de la BITD une visibilité sur sept ans, avec un budget de 413,3 milliards d’euros. Un budget de 118 milliards d’euros supplémentaires par rapport à la LPM précédente. Cette hausse budgétaire significative a eu pour principale conséquence d’augmenter le volume des commandes passées auprès des industriels. De 9,5 milliards d’euros annuels en moyenne entre 2012 et 2016, les commandes sont passées à 20 milliards d’euros de crédits pour 2023. Elles ont ainsi plus que doublé en neuf ans.

Signature de la convention entre le conseil régional de Bretagne et le ministère des Armées. De G. à Dr. : Loïc Chesnais-Girard, président du conseil régional, le préfet de région de l’époque, Philippe Gustin, et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu ©RégionBretagne
« Les industriels ne vont pas créer du stock gratuitement, confirme le général adjoint de la Zone de Défense et de Sécurité Ouest, Guillaume Couëtoux. C’est donc bien à l’État de passer commandes et d’amorcer la pompe. Et les déclarations politiques vont bien dans le sens de réinvestir massivement dans la défense. C’est une situation plutôt rassurante pour les armées qui ont vu, au fil des ans,…