Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Travailler en Bretagne en 2050 : la fin des métiers, l’ère des soft skills

Comment travaillerons-nous en Bretagne en 2050, quelles seront les implications RH ? La table ronde organisée par Novapuls à Rennes a abordé la question de l'avenir du travail en Bretagne en 2050. Les échanges ont fait la part belle à la montée en puissance des soft skills, à la formation et à l’organisation du travail.

De g à dr : Florent Letourneur, CEO de We Feel Good ; Hélène Jaffrelot, general manager de Novapuls Rennes ; Denys Sarrazin, DRH France de Lactalis et Ludivine Tabart-Combrisson, Directrice Région Ouest chez Malt ©SB-7J

De g à dr : Florent Letourneur, CEO de We Feel Good ; Hélène Jaffrelot, general manager de Novapuls Rennes ; Denys Sarrazin, DRH France de Lactalis et Ludivine Tabart-Combrisson, Directrice Région Ouest chez Malt ©SB-7J

Avenir radieux ou dystopie pour le monde du travail en 2050 ? Vaste question pour le premier rendez-vous d’un cycle prospectif sur la Bretagne en 2050 organisé par Novapuls, l’accélérateur de startups et filiale de Sodero Gestion. Trois invités ont pris part à la table ronde : Florent Letourneur, co-fondateur de We Feel Good et co-fondateur de Happy to meet you, Denys Sarrazin, DRH France du Groupe Lactalis et Ludivine Tabart-Combrisson, Directrice Région Ouest chez Malt, plateforme dédiée aux free-lances (10 000 inscrits en Bretagne et 500 000 à l’échelle nationale). Les difficultés de recrutement actuelles des entreprises ont tendance à limiter la projection, y compris à court terme. Plus proches du scénario pragmatique que de la série d’anticipation, les intervenants ont tout de même réussi à identifier quelques pistes de réflexion.

L’ère des soft skills

Ils seront rares à garder le même métier toute une vie. Les entreprises devront faire preuve de flexibilité et ne plus appréhender les collaborateurs par le prisme du « métier » mais plutôt sous l’angle des « compétences », en particulier les « soft skills ». Ces compétences comportementales sont en train de se tailler la part du lion dans les débats RH du moment. En amont de la table ronde, Novapuls avait d’ailleurs invité 7 startups dont les propositions de valeurs tournaient principalement autour des soft skills (Dewan Développement, No Clash, Kirae…). Garantir la qualité de vie au travail, prévenir les risques psychosociaux, éviter la fuite des talents, les neurosciences cognitives deviennent les alliées des DRH pour manager le capital humain.

La formation perpétuelle

« 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore* », rappelle Ludivine Tabart-Combrisson de Malt pour illustrer la complexité à se projeter à un horizon encore plus lointain. Prenant part au débat, Lisa Ferrer, fondatrice de la startup Kirae avance : « Quels sont les métiers de 2050 ? Finalement, peu importe, puisque nous serons dans une posture apprenante en permanence et c’est ce qui nous permettra de faire face aux transitions. Il faut sortir de la dualité entre la formation initiale et la formation continue. En 2050, on désilote et on se forme en continu. »

« Quels sont les métiers de 2050 ? Finalement, peu importe, puisque nous serons dans une posture apprenante en permanence et c’est ce qui nous permettra de faire face aux transitions. »

Participez à une étude !

Novapuls et Sodero Gestion lancent « Bretagne 2050 », une étude prospective qui vise à identifier les futurs enjeux et les opportunités pour la région. Cette étude nourrira les échanges lors du Forum Économique Breton, les 6 et 7 septembre 2023. Pour y répondre, cliquez ici.

La fin du salariat ?

Si la France reste encore loin derrière les États-Unis, où les travailleurs indépendants représentent 35% de la population active, la tendance à l’indépendance professionnelle s’ancre durablement dans le paysage économique. Une manière pour les entreprises de pallier aux pénuries de candidats. L’Hexagone compte actuellement 5 millions de travailleurs indépendants qui tirent leur revenu principal de cette activité, 8 millions travaillent en freelance pour compléter leur salaire.
Pour Florent Letourneur, le mix entre salariat et travail indépendant a de beaux jours devant lui. Il s’appuie sur l’exemple de sa directrice commerciale chez We Feel Good qui travaille 4 jours par semaine pour l’entreprise et consacre un jour par semaine à son activité de décoratrice en freelance. Original, certes, mais le gage de « ne pas la perdre ».

Pour Florent Letourneur, le mix entre salariat et travail indépendant a de beaux jours devant lui.

La semaine de 4 jours

Elle en séduit certains, en particulier pour les postes qui ne se prêtent pas au télétravail. D’après une note de l’Institut Rousseau publiée début mai, la France est même prête pour sa généralisation. D’autres la trouvent trop contraignante. « Chez Lactalis, nous imaginons des scénarios pour nos usines avec une semaine de 4 jours, 10 heures par jour, puis une semaine de 3 jours, 10 heures par jour », explique Denys Sarrazin, le DRH France. De son côté, Florent Letourneur ne croit pas à sa généralisation. « Chez MV Group (Florent Letourneur s’est associé à Olivier Méril, DG de MV Group, pour fonder We Feel Good, ndlr), nous la proposons mais le nombre de personnes ayant choisi ce format-là est epsilonesque par rapport au nombre de salariés. Cela amène d’autres impacts, ce n’est pas du temps partiel. » Si des expérimentations sont à l’œuvre, le débat sur cette organisation du temps de travail court toujours.

Les prochains rendez-vous « Bretagne 2050 »

• le 8 juin à Lorient sur l’énergie
• le 22 juin à Brest sur l’industrie
• le 4 juillet dans les Côtes-d’Armor sur l’agro-agri

 

*étude publiée par Dell et l’Institut pour le futur

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