L’année écoulée a été complexe pour la majorité des entreprises. À votre avis quelle est la plus grande difficulté à laquelle elles font face ?
L’année écoulée ? Les Latins appelaient cela « annus horibilis ». D’ailleurs c’est une année sans fin. En 2021, on a toujours l’impression d’être en 2020 ! Et j’ai bien peur qu’on soit dans cet état instable jusqu’à l’été. Le plus dur pour les entreprises c’est le manque de visibilité, fléau de cette année 2020. L’un des premiers effets de ce manque de visibilité est la difficulté du dirigeant à se projeter et donc à investir, que ce soit dans des actifs, des machines-outils, mais aussi dans des hommes, de la matière grise c’est-à-dire des embauches.
C’est une année sans fin. En 2021, on a toujours l’impression d’être en 2020.
Comment envisagez-vous 2021 ?
De nombreux dispositifs ont été mis en place pour aider les dirigeants, report des dettes sociales, PGE, chômage partiel… La CCI a d’ailleurs appelé 10 000 de ses ressortissants pour faire de la pédagogie sur ces différentes aides. Cela a permis à la plupart des entreprises de rester en vie, les chiffres du tribunal de commerce sont assez éloquents sur ce point. Les mesures de mise sous perfusion et d’anesthésie ont bien fonctionné. Ce qui m’inquiète c’est la salle de réveil. Cela va être plus dur.
Quand vont intervenir les premières défaillances en masse ?
Dès le mois de mars avec le remboursement des dettes sociales et à partir de l’été avec celui des PGE nous allons probablement avoir des défaillances d’entreprises, mais pas sous forme…