Réunis à Pontivy le vendredi 27 septembre 2024, Jean-Pierre Rivery, président de la CCI Bretagne, André Sergent, président de la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne et Michel Aoustin, président de la CMA Bretagne, ont dévoilé les grandes orientations stratégiques de la Conférence des chambres économiques de Bretagne (Coceb). Créée en 1985, cette organisation regroupe les trois chambres consulaires pour représenter l’ensemble des 280 000 entreprises bretonnes, tous secteurs confondus. Son objectif est de peser sur les politiques publiques régionales et nationales afin de défendre les intérêts économiques de la région.
Dans un contexte économique dégradé, les membres de la Coceb ont fait part de leurs inquiétudes. L’inflation, la crise du secteur du bâtiment, ainsi que les tensions géopolitiques perturbent l’activité des entreprises bretonnes. « Il est crucial que les entreprises bretonnes retrouvent une visibilité et un soutien institutionnel fort, car elles sont confrontées à des difficultés », s’alarme Jean-Pierre Rivery.
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L’inflation affecte la consommation des ménages, tandis que la hausse des taux d’intérêt freine les investissements. Les carnets de commandes, notamment dans le secteur de la construction, sont en berne. « Les entreprises n’ont pas la capacité d’investir dans un tel contexte », ajoute Michel Aoustin. À cela s’ajoute une saison touristique estivale décevante, avec une baisse de fréquentation de 6 %, ce qui a affaibli les secteurs de l’hôtellerie-restauration. Dans ce contexte, la Coceb souhaite interpeller le gouvernement sur plusieurs priorités régionales.
Une stratégie commune
Face à ces enjeux, la Coceb prône une approche concertée. L’organisation appelle à des réformes structurelles, notamment en matière de gestion foncière et de transition énergétique. L’objectif est de promouvoir une « sobriété foncière » pour préserver des espaces économiques indispensables à l’agriculture, l’industrie et l’artisanat. Les Chambres consulaires veulent ainsi peser dans les débats liés aux Schémas de cohérence territoriale (SCoT) et aux Plans locaux d’urbanisme (PLU), afin de concilier développement économique et protection de l’environnement.
Dans le domaine énergétique, la Bretagne se distingue par ses atouts naturels, notamment pour l’éolien, le solaire et la méthanisation. « Il est impératif que la Bretagne développe ces sources d’énergie tout en protégeant les autres activités productives », estime André Sergent. En soutenant la production décentralisée d’énergie renouvelable, la Coceb espère sécuriser l’approvisionnement régional, tout en contribuant à la décarbonation de l’économie.
En outre, la Coceb souhaite renforcer l’attractivité des métiers en tension, en particulier dans les secteurs industriels et artisanaux. La formation et l’apprentissage restent au cœur de cette dynamique. « Nos entreprises manquent de talents qualifiés, ce qui freine leur développement », déplore Michel Aoustin. En soutenant l’apprentissage, les Chambres économiques bretonnes espèrent redynamiser le tissu local et offrir aux jeunes des perspectives durables dans des métiers à forte demande.