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Entreprises en Morbihan : « Une dynamique particulière grâce au nautisme »

Maël Le Beller, expert-comptable installé à Lanester (56) au sein du groupe breton Secob, analyse les secteurs en difficulté et ceux en plein essor. Le point sur les principales problématiques des créateurs, repreneurs et porteurs de projet en Morbihan.

Maël Le Beller

Maël Le Beller © 7Jours_MR

Après une période d’effervescence post-Covid, le rythme des projets de création et de reprise d’entreprises dans le Morbihan a ralenti, notamment en raison de la hausse des taux d’intérêt. « De nombreux dossiers étaient difficiles à faire passer auprès des banques », constate Maël Le Beller, expert-comptable au sein du groupe Secob. Cependant, une reprise est en marche grâce à la baisse progressive des taux d’intérêt, actuellement à 3,5 % en moyenne, contre 4,5 % il y a un an.

Cette diminution, associée à un léger assouplissement des exigences bancaires concernant l’apport personnel, facilite à nouveau les projets entrepreneuriaux. L’expert invite toutefois à une vigilance constante face aux évolutions économiques et à un retour à la réalité pour de nombreux porteurs de projet : « Le contexte post-Covid avec des salariés voulant créer leur entreprise est révolu. Beaucoup reviennent vers le salariat. »

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Tendances par secteur

  • Certains secteurs peinent à sortir la tête de l’eau.

Le bâtiment, notamment dans le neuf, voit ses sous-traitants affronter des liquidations. « Beaucoup d’autoentrepreneurs ont fait marche arrière et se sont reconvertis dans la rénovation, un marché plus porteur », explique-t-il.
Dans le textile, la crise touche aussi bien les commerces indépendants que les franchises, à l’exception notable « de la seconde main qui bénéficie d’un véritable boom, y compris à Lorient ». Les CHR (cafés, hôtels, restaurants), continuent de souffrir. « Les restaurateurs accusent une baisse de 25 % de leur chiffre d’affaires et le panier moyen a chuté », alerte Maël Le Beller. Face à la saturation du marché, certains misent désormais sur des buffets avec des formules plus attractives.

Quant à la reprise d’entreprise, le bilan est mitigé. « Beaucoup de fonds de commerce, notamment dans les CHR, sont en vente, mais peinent à trouver preneur. » Les valorisations ont d’ailleurs baissé, les banques regardent désormais de plus près les excédents bruts d’exploitation (EBE) plutôt que le chiffre d’affaires.

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  • À l’inverse, certains secteurs sont vigoureux.

Le photovoltaïque est en pleine expansion, tout comme les services à domicile. Par ailleurs, « nous bénéficions ici d’une dynamique particulière grâce au nautisme et à la course au large. Cela draine de nombreux sous-traitants dans le domaine maritime, ce qui relance aussi l’immobilier local pour loger les équipes de course », précise l’expert-comptable. Lorient, en particulier, tire son épingle du jeu.