Après une période d’effervescence post-Covid, le rythme des projets de création et de reprise d’entreprises dans le Morbihan a ralenti, notamment en raison de la hausse des taux d’intérêt. « De nombreux dossiers étaient difficiles à faire passer auprès des banques », constate Maël Le Beller, expert-comptable au sein du groupe Secob. Cependant, une reprise est en marche grâce à la baisse progressive des taux d’intérêt, actuellement à 3,5 % en moyenne, contre 4,5 % il y a un an.
Cette diminution, associée à un léger assouplissement des exigences bancaires concernant l’apport personnel, facilite à nouveau les projets entrepreneuriaux. L’expert invite toutefois à une vigilance constante face aux évolutions économiques et à un retour à la réalité pour de nombreux porteurs de projet : « Le contexte post-Covid avec des salariés voulant créer leur entreprise est révolu. Beaucoup reviennent vers le salariat. »
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Tendances par secteur
- Certains secteurs peinent à sortir la tête de l’eau.
Le bâtiment, notamment dans le neuf, voit ses sous-traitants affronter des liquidations. « Beaucoup d’autoentrepreneurs ont fait marche arrière et se sont reconvertis dans la rénovation, un marché plus porteur », explique-t-il.
Dans le textile, la crise touche aussi bien les commerces indépendants que les franchises, à l’exception notable « de la seconde main qui bénéficie d’un véritable boom, y compris à Lorient ». Les CHR (cafés, hôtels, restaurants), continuent de souffrir. « Les restaurateurs accusent une baisse de 25 % de leur chiffre d’affaires et le panier moyen a chuté », alerte Maël Le Beller. Face à la saturation du marché, certains misent désormais sur des buffets avec des formules plus attractives.
Quant à la reprise d’entreprise, le bilan est mitigé. « Beaucoup de fonds de commerce, notamment dans les CHR, sont en vente, mais peinent à trouver preneur. » Les valorisations ont d’ailleurs baissé, les banques regardent désormais de plus près les excédents bruts d’exploitation (EBE) plutôt que le chiffre d’affaires.
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- À l’inverse, certains secteurs sont vigoureux.
Le photovoltaïque est en pleine expansion, tout comme les services à domicile. Par ailleurs, « nous bénéficions ici d’une dynamique particulière grâce au nautisme et à la course au large. Cela draine de nombreux sous-traitants dans le domaine maritime, ce qui relance aussi l’immobilier local pour loger les équipes de course », précise l’expert-comptable. Lorient, en particulier, tire son épingle du jeu.