Couverture du journal du 29/08/2025 Le nouveau magazine

Entretien avec Florent Letourneur et François Gougeon, co-fondateurs de Happy to meet you : « On ne recrute plus aujourd’hui comme on recrutait hier »

À la fois cabinet de recrutement et agence marque employeur, Happy to meet you s'est imposé dans le secteur du recrutement avec une approche innovante de la relation recruteurs/recrutés. Ses fondateurs Florent Letourneur et François Gougeon se sont fortement inspirés du modèle anglo-saxon, un pari payant à l'heure où les entreprises déplorent une pénurie de candidats. Rencontre au siège rennais.

Florent Letourneur et François Gougeon Happy to meet you

Florent Letourneur et François Gougeon ©Studio Carlito

En cette rentrée 2022, quels sont les défis que rencontrent les employeurs dans leur recrutement ?

Florent Letourneur : On entend beaucoup parler de difficultés de recrutement, de grande démission, de quête de sens… L’inflation et la crise font également partie de l’équation… Les grands défis pour les entreprises consistent à travailler leur attractivité tout en veillant à rester authentique, à fidéliser et engager leurs collaborateurs sur le long terme, à éviter la fuite des talents à la recherche de salaires plus élevés. Le rapport de force s’est inversé et c’est un véritable bouleversement dans le monde des ressources humaines. Les dirigeants sont amenés à repenser le sujet RH. On ne recrute plus aujourd’hui comme on recrutait hier.

Vous conseillez les entreprises sur leur marque employeur, quel est son rôle pour attirer et séduire les candidats ?

François Gougeon : C’est fini le « pour vivre heureux, vivons cachés ». Les entreprises doivent dorénavant afficher leurs valeurs, leur histoire, leur fonctionnement. La transparence est devenue une notion au cœur de notre activité. Chez HTMY, nous les amenons à se questionner sur leur ADN, comprendre qui ils sont et quelles promesses ils peuvent tenir. L’écueil pour les entreprises serait de communiquer sur ce qu’elles aimeraient être, ce qui conduirait inévitablement à une mauvaise image auprès des salariés en place et un effet déceptif sur les nouveaux entrants.

Un conseil pour soigner la réputation de son entreprise ?

Florent Letourneur : Porter une attention particulière à « l’expérience collaborateur », de la prise de poste à la fin d’un contrat. La réputation de l’entreprise se joue sur le long terme et le salarié est un maillon essentiel, il doit être un ambassadeur naturel, même après avoir quitté la société. D’ailleurs certaines entreprises ont créé leur réseau de salariés alumni, à l’image des grandes écoles. Les anciens collaborateurs restent informés des actualités de l’entreprise grâce aux newsletters, reçoivent des bons d’achat, sont invités à des soirées, restent en contact avec leurs anciens collègues… Cette manière de gérer la relation après la fin d’une collaboration est très bénéfique. L’ancien salarié peut recommander l’entreprise à ses contacts, revenir après une autre expérience professionnelle, être employé chez un fournisseur… On revient à l’idée de réseau. Il faut être stratège, anticiper, ne pas être dans le…