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Envie Bretagne en quête de 2 ha et 2 M€

Pour assurer son développement et sa diversification dans un contexte hautement concurrentiel, Envie Bretagne, l’opérateur historique de l’insertion de l’économie circulaire fondé à Rennes, est à la recherche de foncier et souhaite lever 2 millions d'euros de fonds.

Ludovic Blot, directeur général du groupe Ressources T, et Daniel Boujard, président

Ludovic Blot, directeur général du groupe Ressources T, et Daniel Boujard, président © MR_7Jours

Envie Bretagne, la marque du groupe coopératif Ressources T, voit grand. Alors que le marché du reconditionnement connaît une croissance soutenue et que les nouveaux entrants du secteur (Murphy, Underdog…) lèvent des fonds, Envie Bretagne est confronté à une concurrence accrue. Le groupe, fondé à Rennes et qui fête ses 30 ans cette année, a dévoilé sa feuille de route et mise sur les investissements avec son plan « Cap 2030 ».

Fort d’un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros en 2023 et de 250 collaborateurs (dont 160 en insertion), Envie Bretagne cherche un nouveau site de 2 hectares, dans l’agglomération rennaise, pour développer ses activités de réemploi et de logistique. Pour soutenir ce développement, Envie Bretagne souhaite lever deux millions d’euros qui pourront par la suite lui permettre de débloquer des crédits supplémentaires auprès des organismes bancaires. Pour accompagner cette montée en puissance, Ressources T entend atteindre le cap des 500 salariés, dont une majorité en insertion.

Concurrence exacerbée

L’insertion par l’emploi et pour l’économie circulaire, c’est le cœur de métier de Ressources T. Mais certaines de ses cinq filiales, à l’instar d’Envie Électroménager Bretagne ou Envie Recyclage Bretagne sont victimes de l’arrivée de nouveaux acteurs. Ainsi, l’activité réemploi affiche une chute de 10 % de son chiffre d’affaires. Si le groupe n’est présent qu’à Brest, Saint-Brieuc et Rennes en Bretagne, il dispose de 54 sites en France au plus près des gisements : des appareils électroménagers en tout genre à qui il convient d’offrir une seconde vie ou de recycler les composants.

« Nous comptons sur notre implantation et notre expérience en matière d’économie circulaire pour faire face à la concurrence actuelle. C’est un métier où les marges sont faibles et nous pensons que les nouveaux entrants vont peu à peu disparaître et que le marché va se réguler », estime Ludovic Blot, directeur général du groupe Ressources T. Son président, Daniel Boujard, en est persuadé : Envie Bretagne produira plus à l’avenir, dans un contexte où le recyclage et le réemploi séduisent de plus en plus de Français. De quoi permettre d’assurer l’activité du groupe coopératif, tandis que la logistique et la distribution figurent parmi les activités que Ressources T souhaite muscler.

Un acteur majeur de l’économie sociale et solidaire

La feuille de route « Cap 2030 » est d’autant plus ambitieuse que le groupe Ressources T, à travers ses filiales Envie Électroménager Bretagne, Envie Transport Bretagne, Envie Recyclage Bretagne, SITI Interim et Envie Autonomie Bretagne, emploie majoritairement des collaborateurs en situation d’insertion et dont la productivité est inférieure aux salariés des autres entreprises du secteur marchand. Envie Bretagne salarie aujourd’hui 160 personnes en insertion. Pour chacune d’entre elles, le groupe reçoit des aides au poste de la part de l’État. Mais pour 1 euro versé, Ressources T en redistribue 5,70 euros sous la forme de taxes diverses, de charges, etc. En moyenne, chaque individu en insertion passe douze mois chez Envie Bretagne avant de renouer avec le marché de l’emploi. 70 % des salariés qui ont une expérience au sein des différentes filiales du groupe trouvent un emploi dans les trois mois qui ont suivi leur sortie.