« Quand le politique tangue, les syndicats et le social tiennent la barre. » Éric Challan Belval place la méthodologie et la culture du dialogue au cœur de son action. Pour lui, la stabilité ne peut se construire que sur des bases de concertation et de compromis, à l’image des entreprises animées par le dialogue social entre salariés et patronat. Dans le privé, « les accords existent. Nous, la méthode, on l’a. »
À ce titre, Patrick Martin, président national du Medef, « se montre très attentif aux remontées du terrain. » Des remontées qui inquiètent les représentants des chefs d’entreprise : « La situation se tend, les signaux ne sont pas bons, les carnets de commandes se réduisent », commente Éric Challan Belval qui s’apprête d’ailleurs à mettre en place une cellule de soutien pour les entreprises en difficulté, « une antichambre du volet préventif du tribunal de commerce ».
« Dans le paysage politique en totale recomposition, nous devons continuer nos actions d’influences auprès des parlementaires. »
« Ne pas alourdir le coût du travail et retrouver une boussole économique »
Dans ce contexte, le Medef départemental appelle les parlementaires à se montrer soucieux des impératifs économiques. « Le débat budgétaire était déconnecté de la réalité économique. Certaines branches ont mené un travail important avec les ministères dans le sens de la compétitivité, mais tout cela tombe à l’eau. Dans le paysage politique en totale recomposition, nous devons continuer nos actions d’influences auprès des parlementaires. »
Par leurs actions d’influence, les patrons veulent éviter la suppression des allègements de taxes : « Il ne faut pas alourdir le coût du travail et retrouver une boussole économique. » Au cœur de leurs échanges, d’autres sujets tels que la loi Zéro artificialisation nette (ZAN) ou le versement mobilité. Dans sa conception actuelle, cette contribution patronale, versée par toutes les entreprises qui emploient au moins onze salariés, pour financer les transports, suscite le mécontentement de l’organisation de chefs d’entreprise. « Pour enrichir le débat avec des données factuelles et chiffrées plutôt que des postures, nous allons mettre en place un observatoire de la fiscalité locale. »
Réindustrialisation : un « lab » de coconstruction pour les territoires
Dans les nouveautés, le Medef 35 va participer, avec sept autres Medef, à la création d’un « lab de coconstruction des politiques industrielles ». Si, en théorie, la réindustrialisation, pour rééquilibrer la balance commerciale et renforcer l’autonomie stratégique fait l’unanimité, sa mise en œuvre sur le terrain est bien plus complexe. L’exemple de l’usine Bridor à Liffré, qui s’est soldé par l’abandon du projet par le groupe Le Duff, en est l’illustration. « Avec ce lab, l’objectif est de déployer une méthode. Pour travailler sur l’acceptabilité des projets industriels locaux, il faut prendre en compte toutes les parties prenantes : les riverains, les ONG, les syndicats, les organisations patronales… Nous voulons créer la capacité de dialoguer à froid. » Une méthodologie inspirée de ce qui a été fait dans les Bouches-du-Rhône, où monde économique et société civile se sont associés pour construire une vision commune de l’avenir industriel de Fos-Berre.
Création d’un « lab de coconstruction des politiques industrielles ».
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Un Medef 35 en pleine expansion
Sous sa deuxième présidence, le Medef 35 entend également renforcer sa représentativité. « Nous voulons être encore plus forts dans la parole que nous portons. » Actuellement composée de 900 adhérents directs et de 18 fédérations professionnelles, représentant plus de 6 000 entreprises, dont 91 % de PME/TPE et plus de 100 000 salariés, l’organisation veut accroître sa présence, en particulier dans les zones moins couvertes, comme celle de Redon. Pour ce faire, des référents territoriaux seront nommés.
Bureau du Medef d’Ille-et-Vilaine
Président : Éric Challan Belval, président La feuille d’érable.
Vice-présidents :
Jean-Michel Galle, président FFB 35 ;
Un(e) représentant(e) de l’Uimm 35-56 ;
Transition écologique et RSE : Valérie Cottereau, présidente Artefacto ;
Prospective : Hugues Meili, président Niji ;
Développement international : Manon Daher, directrice générale adjointe groupe Bodemer.
Trésorier : Olivier Raulic, président des Thermes marins de Saint-Malo.
Secrétaire : Audrey Ballu-Gougeon, avocate associée Heliée avocats.
Membres : Fanny Bessec, directrice générale, Chaussures Bessec ; Emmanuelle Degrauwe, directrice générale adjointe, Banque Populaire Grand Ouest ; Isabelle Delaune, directeur général, groupe a2com ; Éric Martin-Lalande, président, Bagages France Luxe ; Michaela Langer, présidente, Triskem international ; Carole Pautrel-Glez, associée, Cohésio.