Couverture du journal du 03/09/2024 Le nouveau magazine

Exposition à Dinard : Élizabeth et Gérard Garouste présentent L’art à la source

Dinard réunit, dans une même exposition, Élizabeth et Gérard Garouste, complices dans la vie et dans l’art : la première designer, le second peintre. Avec pour ambition de recréer, au Palais des Arts et dans la villa Les Roches Brunes, l’atmosphère joyeuse et le caractère hétéroclite de leur atelier normand de Marcilly-sur-Eure (27).

Élizabeth et Gérard Garouste dans leur atelier 

Élizabeth et Gérard Garouste dans leur atelier  ©Hugo Miserey

Aux grands formats qui rayonnent autour de La Dive Bacbuc, monumentale installation de Gérard Garouste présentée au Palais des Arts, répond la scénographie intimiste de la villa Les Roches Brunes Pointe de la Malouine, avec une vue imprenable sur la mer. Meubles, objets, peintures, gravures, sculptures se font écho tantôt à la manière des « period rooms » des musées, tantôt dans l’esprit maison d’artistes.

Des âmes sœurs

L’exposition confronte deux âmes sœurs qui n’ont cessé de se nourrir mutuellement dans leur recherche plastique tout en affirmant leur personnalité artistique. Un échange stimulé chez l’un comme chez l’autre par une puissante imagination. « Défricheurs de libertés, créateurs de curiosités », Élizabeth et Gérard Garouste, à la croisée de toutes les disciplines artistiques, ont su instaurer un dialogue fructueux.

Period room : sièges et lampe d’E. Garouste

Period room : sièges et lampe d’E. Garouste ©Service de presse Dinard

Élizabeth Garouste, designer

« J’aime créer de la fantaisie, du décor pour exprimer mes sentiments. » Élisabeth Garouste est l’une des figures du design des années 1980. Aux côtés de Mattia Bonetti, elle a imaginé décors de théâtre, intérieurs, meubles, objets. En 1981, La Chaise Barbare a valu aux deux créateurs le qualificatif de Nouveaux Barbares. Ils étaient alors à contre-courant du high tech, du fonctionnalisme et du minimalisme avec une prédilection pour le fer forgé et doré, le bronze, le bois brut, la pierre, la terre cuite, la couleur, les motifs végétaux. Des créations d’esprit baroque, surréalistes, étonnantes : verreries pour la Maison Daum, faïences pour la Manufacture de Gien, flacons de parfum pour Nina Ricci, sans oublier le tramway de Montpellier avec ses hirondelles sur fond bleu. En 2001, les chemins d’Élizabeth Garouste et Mattia Bonetti divergent. Élizabeth s’oriente vers des créations plus personnelles : dessins, masques, sculptures, miroirs, bougeoirs, lampes. Des fantaisies végétales ou minérales, poétiques.

Au mur, lithographies de G. Garouste ; au premier plan : masques d’E. Garouste en papier mâché

Au mur, lithographies de G. Garouste ; au premier plan : masques d’E. Garouste en papier mâché ©Service de presse Dinard

Gérard Garouste, peintre

« La peinture n’a rien à voir avec la représentation. Elle a toujours été là pour autre chose. » Peintre figuratif, Gérard Garouste s’est nourri de la peinture du Greco et du Tintoret, partageant leur goût pour les tonalités sombres. Il s’abreuve à toutes les sources d’inspiration : les grands mythes, la Bible, le Talmud, la Divine Comédie de Dante et met en scène des personnages inoubliables : Gargantua, Don Quichotte, Faust… Dans les années 1990, Gérard Garouste apprend l’hébreu et suit des études talmudiques. Son œuvre s’en ressent encore avec des personnages émouvants comme la belle figure d’Esther. De grand format, parfois composées en triptyques, les peintures de Garouste invitent à s’aventurer dans les contrées de l’imaginaire, à la découverte de personnages énigmatiques, hors du temps, brossés dans une gamme de couleurs contrastées. Dans ses dessins et ses lithographies, l’artiste s’en remet à la puissance expressive de la ligne qui triomphe aussi dans ses bronzes.

Peinture de Gerard Garouste ; au premier plan, mobile aux oiseaux d’E. Garouste

Peinture de Gerard Garouste ; au premier plan, mobile aux oiseaux d’E. Garouste ©Service de presse Dinard

La Source

La complicité qui unit Élizabeth et Gérard Garouste les a conduits, il y a 33 ans, à créer l’association La Source en 1991, pour favoriser l’épanouissement des enfants vulnérables, les éveiller à l’art, en cultivant leur sensibilité, leur imagination, leur intelligence, dans la perspective de faire de chacun un être qui désire, selon les mots de Gérard Garouste. En dix ans, l’antenne de Dinard, Hermine, a organisé 130 ateliers et accueilli 1 000 enfants. Au Palais des arts, un étage entier présente leurs créations !

Palais des Arts et du Festival du 9 juin au 1er septembre et villa Les Roches Brunes, du 9 juin au 6 octobre. Du mardi au dimanche, de 11h à 18h.