En Bretagne, le trafic ferroviaire de marchandises est aujourd’hui modeste, avec 1,2 million de tonnes transportées par an, soit 1,4 % du tonnage total de marchandises transportées en Bretagne, quand la moyenne nationale s’établit à 9 %. Un trafic par ailleurs très lié à l’agroalimentaire, composé essentiellement de céréales pour l’alimentation animale entre la Bretagne et la région Centre (soit 82 % du tonnage). « Région périphérique éloignée des grands axes de transport, notamment ferroviaires, la Bretagne est dotée d’un réseau routier de qualité, maillé et gratuit, qui concurrence fortement le rail, constate Michaël Quernez, premier vice-président au climat et aux mobilités de la région Bretagne. La forte dispersion de l’activité économique sur le territoire constitue aussi un frein à la massification du transport de marchandises. »
Conforter l’offre existante et préparer le rebond du fret ferroviaire
Après avoir étudié plusieurs scénarios, l’État, la région Bretagne et SNCF Réseau ont défini des engagements concrets pour développer le fret ferroviaire, visant l’objectif de multiplier par 6 le trafic d’ici à 2050. Basée sur des investissements ciblés, régionaux et extra-régionaux, portant sur le trafic longue distance mais aussi sur le marché intrarégional, « Faire fer » doit permettre d’atteindre trois objectifs stratégiques à court, moyen et long termes : maintenir les flux ferroviaires existants et préparer les conditions du rebond entre 2023 et 2027 ; dynamiser les trafics ferroviaires existants et potentiels durant la période 2028-2040 ; développer des trafics ferroviaires pour de nouvelles filières.
64 M€ investit d’ici à 2027
Dès 2024, l’État, la Région et SNCF Réseau vont engager des travaux visant à préserver, voire développer, les infrastructures existantes présentant du potentiel. Ces opérations, d’un montant total de 64 millions d’euros, seront financées dans le cadre du volet « mobilités » du contrat de Plan État Région 2023-2027. Il s’agira de remettre en état 77 km de lignes, des dessertes du territoire Auray-Saint Gérand et Vitré- ZA Gérard (40 millions d’euros). L’amélioration des conditions de desserte des industries agroalimentaires favorisera le transfert vers le transport conventionnel par train des matières premières agricoles. Pour continuer ces transitions dans les mobilités de marchandises, et proposer une connexion des infrastructures régionales aux réseaux nationaux et européens, 200 millions d’euros d’investissements sont annoncés d’ici à 2040.
Le retour des voies ferrées portuaires
« Faire fer », c’est aussi la poursuite des aménagements du Chantier de transport combiné (CTC) de Rennes (15 millions d’euros) avec le développement de l’offre de transfert route – train, en proposant deux allers-retours par semaine supplémentaires. Il est aussi prévu de recréer l’offre mer + fer, en réhabilitant les voies ferrées portuaires à Brest et Lorient (6 millions d’euros). Des Installations terminales embranchées (ITE) seront aussi remises en service pour permettre l’accès au réseau ferroviaire de certaines activités, comme celle des granulats (2 millions d’euros). Dans le même temps, une étude portant sur la mise en place d’une gouvernance régionale, facilitant les relations entre acteurs et examinant l’opportunité de l’installation d’un Opérateur ferroviaire de proximité (1 million d’euros) sera menée.
Pour annoncer les chiffres de cette étude sur le Fret et sa planification en Bretagne, les trois partenaires – État, région Bretagne et SNCF Réseau – se sont retrouvés sur le site du groupe Le Gouessant, à Saint-Gérand (56), entre Loudéac et Pontivy. Raccordée au réseau ferré reliant Auray à Saint-Gérand, l’usine de nutrition animale (porcs, volailles et ruminants) réceptionne 100 000 tonnes de céréales par an.
Le fret ferroviaire en Bretagne
Il existe 1 200 km de lignes ferroviaires exploitées en Bretagne, dont 77 km de voies dédiées au fret ; 14 installations terminales embranchées actives, soit de voies ferrées desservant une entreprise, une usine, une ZA ;
2 000 circulations fret en moyenne par an.