Couverture du journal du 30/06/2025 Le nouveau magazine

GRAND FORMAT. Groupe Vidéal : l’inclusion avant l’heure

Orano, La Poste, Airbus… Ces grands groupes ont accordé leur confiance au groupe Vidéal, qui compte aujourd'hui 450 employés, dont 72 % sont en situation de handicap, répartis dans 13 entreprises dites "adaptées". Ensemble, ces entreprises génèrent un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros. L'histoire de Vidéal remonte à 1997, lorsque Didier Dubois fait preuve d'une ambition visionnaire pour l’époque. Il entend déployer un groupe d’entreprises adaptées à travers la France pour être en mesure de répondre aux appels d’offres nationaux. Pari réussi. Ce qui laisse le temps au dirigeant de plancher sur des projets d’un autre type, à l’image de la création d’un hôtel au sein de l'auberge de Barbizon (Seine-et-Marne) qui abrita l'école éponyme de peintres. Rencontre avec Didier Dubois, président du groupe, au siège de Vidéal à Chartres-de-Bretagne, en périphérie de Rennes.

Didier Dubois, président du groupe Vidéal ©Studio Carlito

Il aspire à l’indifférence, démontrant « au monde ordinaire que la compétence ne connaît pas de frontières entre personne handicapée ou valide ». Avec 18 métiers, 32 activités, et un organisme de formation, le groupe Vidéal propose des services allant des prestations aux entreprises à la maintenance de véhicules électriques, en passant par l’externalisation de fonctions RH et administratives, la paie par exemple. Soit sous forme de prestations, à des tarifs équivalents aux prix du marché, soit sous la forme de travailleurs détachés en CDD « tremplin » au sein des entreprises clientes.

Différence entre ESAT et entreprise adaptée (EA)

« C’est la Maison Départementale des Personnes en situation de Handicap, qui décide de l’orientation des travailleurs handicapé. Parmi les critères, le niveau d’autonomie. »

Les ESAT emploient exclusivement des travailleurs handicapés dans leurs équipes de production et sont soumis au code de l’action sociale. Les aides de l’État sont majoritaires dans le financement (de l’ordre de 20 % de chiffre d’affaires et 80 % de subvention). Le travailleur est un usager, il perçoit une indemnité de 55,7% du SMIC minimum pour un ETP.

Les EA doivent assurer un taux d’emploi de travailleurs handicapés compris entre 55 % et 75 %. Elles dépendent du code du travail et des conventions collectives. Le travailleur est un salarié, il est rémunéré à 100% du SMIC minimum. Les EA était nommée « atelier protégé », mais une loi de 2005 a introduit un changement de terminologie.

Le groupe de 13 entreprises affiche un chiffre d’affaires consolidé de 18 millions d’euros en 2023, avec des clients « très variés, de la PME au grand groupe », qui peuvent ainsi s’acquitter de la partie financière de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés. « Nous sommes rentables, pas comme une entreprise ordinaire, c’est clair, mais rentables. La vraie question est de savoir quel niveau de rentabilité est suffisant pour créer et maintenir de la valeur ? »
Les entreprises adaptées perçoivent annuellement une aide au poste, oscillant entre 17 000 et 18 000 euros, selon l’âge du travailleur. « Ces subventions de l’État ne représentent que 20% de notre chiffre d’affaires, alors qu’elles permettent à la fois de compenser les écarts de productivité et le travail d’accompagnement de nos collaborateurs. »

Un groupe d’envergure nationale

La France compte environ 800 entreprises adaptées, employant plus de 40 000 salariés à ce jour, dont obligatoirement plus de 55 % sont titulaires d’une RQTH (reconnaissance…