« Je veux faire de la bière de Groix un joyau », affirme Jean-Pierre Rennaud, fondateur et dirigeant de la brasserie de Groix. En cinq ans, la bière de Groix a trouvé son « amplitude de développement : 15 hectares d’orge semés, une belle expansion de sa gamme, une production annuelle de 1 000 hectolitres et 200 points de vente entre Rennes, Quimper et Nantes ». Voilà pour les chiffres. Et pour le plaisir, la GX se décline en blonde, blanche, ambrée, fumée ou encore poivrée (triple médaillée), au mimosa de Groix ou à la clémentine de Corse. Une famille chamarrée qui s’agrandit à chaque saison, dans un contexte pourtant tendu pour les brasseries artisanales, puisqu’une sur dix envisage la fermeture en 2024 selon le Syndicat national des brasseries indépendantes (SNBI).
Jean-Pierre Rennaud, fondateur de la Bière de Groix. ©Biere de Groix
Une histoire de terre, d’eau et de minéraux
Une brasserie sur l’île aux Grenats : un pari fou, et pourtant gagnant pour cet ancien de Kronenbourg et de l’agroalimentaire, engagé dans le développement durable. « Cette brasserie a été créée pour reconnecter la terre, la santé et l’économie. » Pourquoi Groix ? « Parce que nous y résidons depuis plus de vingt ans avec mon épouse : c’est notre havre de paix. » Germe l’idée de valoriser le sol de Groix, « à la minéralité unique », par la culture de l’orge. « Nous avons choisi l’agriculture régénératrice : pas de labour pour protéger l’écosystème, un couvert végétal permanent pour drainer l’eau de pluie, une rotation des cultures pour nourrir la terre. » Jean-Pierre Rennaud teste dix-huit variétés d’orge afin de produire « une bière d’exception issue d’une terre d’exception ». Aujourd’hui, la GX est connue pour sa « céréalité : on sent le goût de l’orge, un parfum subtil, qui raconte l’histoire de l’île ».
Blonde, blanche, ambrée : la bière de Groix GX est produite sur l’ile aux grenats, à partir d’orge cultivé sur place (à consommer avec modération) ©Biere de Groix
Passer la crise du Covid, imaginer un modèle alternatif
Née en 2019, la GX a vite connu la crise : « Avec le Covid et la fermeture des bars, nous avons revu notre stratégie commerciale pour aller chercher les cavistes. » Jean-Pierre Rennaud mise sur son produit : « Il faut être très typé pour être différenciant : la concurrence est féroce en GMS, j’ai fait le choix d’une bière de terroir pour sa pérennité. Je vais sur les salons professionnels régionaux pour rencontrer les cafetiers et restaurateurs indépendants qui préfèrent traiter en direct avec nous, sur le modèle du vin. » D’ailleurs, Jean-Pierre Rennaud milite également pour remettre la bière à table : « La GX au poivre se marie bien avec le foie gras et on trouve des moules à la bière de Groix au bistro Bao (à Groix, ndlr). » La suite, pour cet entrepreneur de 65 ans, c’est d’autres collaborations et la transmission : « La brasserie est un métier, nous avons un patrimoine à partager, et à préserver. »
Thierry Hafnaoui, gagnant de la finale Bretagne de l’émission « Le meilleur boulanger de France », a créé ce dessert à base de GX au poivre ©Biere de Groix
Chiffres clés
1 000 hectolitres en 2023
Une gamme de 8 bières + des saisonnières
200 points de vente en Bretagne et Loire-Atlantique
4 salariés
500 000 euros de chiffre d’affaires
