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L’ISEN, ingénieurs par le numérique

L'ISEN (Institut Supérieur de l’Électronique et du Numérique) forme des ingénieurs aux transitions numérique et énergétique. Cette année, 1 200 étudiants seront formés sur Brest, Caen, Nantes et Rennes. C'est 20 % de plus que l'an passé avec une progression de 40 % des effectifs en première année. Un engouement répondant à la forte demande des entreprises du territoire qui s'arrachent ces ingénieurs dès leur sortie de l'école. Rencontre avec Marc Faudeil, directeur général de l'ISEN Ouest.

ISEN Ouest

L'ISEN Ouest, c'est quatre campus, à Brest, Nantes, Caen et Rennes. ©DR_Isen-Brest-143

Marc Faudeil directeur général de l'ISEN Ouest

Marc Faudeil directeur général de l’ISEN Ouest ©DR

L’ISEN est une école d’ingénieurs qui intègre la dimension digitale au cœur de ses programmes pédagogiques, pouvez-vous nous dire quelques mots de cette spécificité ?

L’ISEN est une école d’ingénieurs en 5 ans qui forme ses étudiants aux transitions numérique, énergétique et environnementale. Ils sont formés pendant leur trois premières années d’études aux sciences et au numérique. Pour les années 4 et 5 du parcours, les étudiants ont le choix entre différents domaines professionnels : Intelligence Artificielle, énergies, technologies de santé, cybersécurité, robotique, informatique, management ou encore technologies pour l’environnement. Nous proposons 17 domaines professionnels différents permettant aux étudiants ingénieurs de se spécialiser.

 

Vous connaissez une forte croissance ces dernières années. Où en êtes-vous de votre développement ?

Jusqu’en 2010 nous formions à l’informatique et à la micro-électronique, puis nous avons changé de stratégie en intégrant le numérique comme outil transversal à tous les secteurs d’activité. Nous avons alors connu une très forte croissance. De 500 élèves en 2014 nous sommes passés à 1 200 en 2020. L’ISEN Ouest, c’est quatre campus, à Brest, Nantes, Caen et Rennes.

De 500 élèves en 2014 nous sommes passés à 1 200 en 2020

La France est-elle en pénurie d’ingénieurs ?

On manque d’ingénieurs en France, c’est sûr. On manque d’ingénieurs sensibilisés au numérique c’est encore plus sûr ! La France a pris un retard important par rapport aux autres pays européens. Dans les grandes écoles préparatoires on forme aux sciences classiques (mathématique, physique…) mais on manque de professeurs pour former de manière pointue sur le numérique. C’est pour cela que l’ISEN s’est fortement développée, grâce à un corps enseignant très en pointe dans le domaine numérique (cloud, big data, IA…).

On manque d’ingénieurs en France, c’est sûr. On manque d’ingénieurs sensibilisés au numérique, c’est encore plus sûr.

Vous ouvrez régulièrement de nouvelles filières, comment identifiez-vous les besoins ?

L’ISEN est un établissement d’Enseignement Supérieur Privé reconnu d’Intérêt Général (ndlr : EESPIG) sous contrat du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. La mission de l’école c’est de répondre aux besoins de l’économie des régions où elle est implantée. Par exemple, la nouvelle spécialité « agronomie et systèmes numériques » proposée par l’ISEN à Brest a été mise en place suite à nos échanges avec la chambre d’agriculture qui a remonté ce besoin. À chaque fois que nous ouvrons une nouvelle filière, nous effectuons une étude de faisabilité. Pour la formation « agronomie et systèmes numériques » nous avons également audité une trentaine d’industriels en Bretagne pour savoir si cela avait du sens pour leur secteur d’activité.

 

Vous avez ouvert récemment une filière « Numérique, Environnement et Développement Durable ». Un enjeu majeur pour les futurs ingénieurs ?

Sensibiliser tous les jeunes au développement durable fait partie des missions de l’école. Nous appuyons sur les aspects juridiques dans les entreprises, car le développement durable aujourd’hui c’est un ensemble de normes, une législation européenne qu’il faut connaître. Nous sommes allés encore plus loin en thématisant un domaine professionnel (cycle Master) dans le développement durable qui s’intéresse particulièrement à la ville durable et intelligente. Les futurs ingénieurs étudient par exemple les réseaux de capteurs, l’internet des objets et leur rôle dans l’optimisation des consommations énergétiques, l’intelligence artificielle comme outil prédictif, les outils de modélisation numérique…

Sensibiliser tous les jeunes au développement durable fait partie des missions de l’école

Les ingénieurs formés peuvent ensuite s’insérer dans des entreprises spécialistes des réseaux urbains (eau, énergie, déchets, transports), ainsi que dans des organisations travaillant pour une économie circulaire ou pour la protection de l’environnement.

 

Vous proposez un double diplôme en partenariat avec Rennes School of Business, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Nous avons effectivement créé un double-diplôme en « IT Business Management » avec Rennes School of Business. Les étudiants qui suivront ce parcours obtiendront deux diplômes en cinq ans, à la fois celui d’ingénieur et celui de la Business school. C’est une formation au management de projet, entièrement en anglais, qui est dispensée soit sur le site de Brest soit sur le site de Rennes. Il a la particularité d’être forcément fait en alternance. Cette année, nous formons 25 jeunes sur ce double diplôme.

 

Les alternants ont-ils des difficultés à trouver des entreprises ?

Nous proposons à tous les jeunes d’alterner leur dernière année de formation. Ils sont rémunérés par l’entreprise et leurs frais de scolarité sont également pris en charge par l’employeur. Tous les ans, 90 % de nos étudiants font ce choix et ils n’ont aucun mal à trouver une entreprise! Tous les secteurs sont extrêmement demandeurs que ce soient de grands groupes comme Thalès, Orange, EDF, Crédit Mutuel Arkéa, Naval Group ou des PME.

 

Est-ce qu’une partie de vos diplômés se lancent dans la création de startups à leur sortie de l’école ?

Non, très peu finalement. Sur les cinq dernières années, 8 entreprises ont été créées. Cela vient essentiellement du fait que nos jeunes ingénieurs trouvent très rapidement du travail à leur sortie de l’école avec de bons niveaux de rémunération. Après un an d’employabilité, le salaire moyen est de 41 000 euros et 99 % des élèves trouvent un emploi 5 mois après l’obtention de leur diplôme.

Après un an d’employabilité, le salaire moyen est de 41 000 euros et 99 % des élèves trouvent un emploi 5 mois après l’obtention de leur diplôme.

Comment gérez-vous la crise sanitaire ?

Nous ne dépassons jamais 36 élèves par cycle et nous travaillons en petites classes. Nous avons priorisé les élèves de première année pour le présentiel, car ils ont besoin de créer du lien. Les autres niveaux sont majoritairement en distanciel, avec du présentiel essentiellement pour les travaux pratiques.