En Bretagne, est-il juste de parler de réindustrialisation ? Ou est-ce simplement une injonction gouvernementale décorrélée de la réalité du terrain ?
Loïg Chesnais-Girard. En Bretagne, nous sommes une terre industrielle avec un tissu dilué géographiquement. Nous avons des ateliers dans une commune sur trois, avec bien sûr l’agroalimentaire, la navale, l’électronique, la défense, le numérique… Mais cette répartition sur l’ensemble du territoire est importante car elle génère des emplois jusque dans les campagnes. L’industrie est stratégique pour notre projet de société. Nous avons découvert, comme tout le monde dans les années 1980, les charmes de la mondialisation qui réduit les pauvretés au niveau macro mais qui génère des chocs au niveau micro. Les industries nous ont quittés pour trouver du travail à bas coût avec toutes les conséquences que l’on connaît.
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Le discours de la réindustrialisation au niveau de l’Europe et de la France est un discours à encourager car nous devons retrouver notre autonomie de production. Être capable de subvenir à nos besoins sans pour autant fermer les frontières. Nous ne devons pas être naïfs et assurer nos propres besoins, notamment dans les domaines stratégiques. Il faut intégrer les limites planétaires dans nos équations mais nous devons produire pour nourrir la population. Il faut regarder l’entièreté de la problématique. Il n’y a pas de réponses simples à un problème complexe. Et, ceux qui le pensent, se trompent.
« La place de l’industrie dans le PIB breton (15 %) n’est pas en diminution, elle est même légèrement plus élevée qu’au n…