Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

PORTRAIT. Nathalie et Arnaud Beauvais : « Redistribuer au maximum »

Nathalie et Arnaud Beauvais sont les patrons du Jardin Gourmand depuis 35 ans. Un restaurant lorientais qui met en avant les produits plus que le décorum, l’authenticité plus que la technique. Le bien manger est à l’honneur avec, comme principale mission, le plaisir simple. Car la simplicité est la touche essentielle de la cheffe Nathalie Beauvais, ce qui lui a d’ailleurs valu d’être élevée au grade de chevalière de l’ordre national du Mérite en avril dernier. À ses côtés, Arnaud, sa moitié depuis toujours, veille sur la bonne marche des affaires avec un sourire généreux.

Nathalie et Arnaud Beauvais sont les patrons du  restaurant lorientais le Jardin Gourmand.

Nathalie et Arnaud Beauvais sont les patrons du restaurant lorientais le Jardin Gourmand. ©D-Echelard

Ils sont là, tous les deux. Accueillants et souriants, Nathalie et Arnaud Beauvais ouvrent les portes de leur repaire lorientais. Un restaurant limité à quarante-cinq places par choix, au décor impeccable et à l’ambiance intimiste, mais certainement pas intimidante. Tout est fait ici pour se sentir un peu comme à la maison.

À la différence que le menu est très gourmand, avec des produits simples travaillés par une inspiration très « beauvaisienne ». « Quand j’avais dix-huit ans, mon livre de chevet était celui de Stella et Joël de Rosnay sur la malbouffe, se souvient Nathalie. Ma mère nous a sensibilisés très tôt, mes sœurs, mon frère et moi, à l’alimentation bio et aux courses chez les petits producteurs du marché de Lanester. » Maman institutrice, papa commerçant et une « enfance heureuse ». Reste la crise de l’adolescence qui, avec une certaine ironie, s’empare de l’alimentation pour tourmenter Nathalie. La jeune fille, bien sous tous rapports, exprime sa révolte en devenant anorexique. « Mais pas parce que malheureuse dans ma vie, insiste-t-elle. Comme toutes les jeunes filles, je me trouvais trop grosse mais je crois que c’est plutôt dû à mon super professeur d’histoire du lycée Colbert, dont je buvais les paroles et qui nous parlait des pays en voie de développement et de la