Il est des rencontres indigo, qui laissent des traces. Desquelles le visiteur repart avec une odeur, une couleur, un souvenir qui a davantage de relief que les autres. Celle avec Marcelino Truong et son épouse Clémence, est de celles-ci. Cherchez au fond du regard de Marcelino, vous y trouverez à la fois une lueur et une tristesse. Un syncrétisme à son image.
Dans la cuisine de sa maison malouine, où les murs sont vert couleur du jade, des artichauts côtoient un porc caramélisé sur le feu de la cuisinière. À l’image de son style aussi, plein de grâce, qu’il définit comme du réalisme poétique. « J’ai un côté scolaire donc je pars du réel puis j’essaye de styliser.« L’expression a vu le jour avant lui, pour désigner un mouvement cinématographique français des années 1930-1940, dont Jacques Prévert a été un artisan.
Pour son père, diplomate Vietnamien, issu de la classe des lettrés, « qui n’est pas l’aristocratie de l’argent, c’eut été la consécration que je fasse l’Ena ». Ça sera Sciences Po Paris pour le jeune Marcelino ; un accident à l’écouter. Puis l’agrégation d’anglais : « C’était la période post-bab, il fallait être cool ».
Diplômé, il enseignera un an en Savoie, juste de quoi confirmer qu’il ne veut surtout pas être professeur. « Je suis un déserteur de l’Éducation nationale. J’éta…