Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

PORTRAIT. Marcelino Truong, illustrateur : « Travailler avec le sérieux d’un enfant qui joue »

Illustrateur, auteur, peintre, installé à Saint-Malo (35), dans la maison de ses grands-parents, Marcelino Truong est un artiste au parcours singulier. Il a travaillé pour de grands titres de presse, de belles maisons d'édition et réalisé des romans graphiques, sur la guerre du Vietnam, mais pas seulement. Sa vie, comme son art, est une talentueuse fusion d'influences et de réflexions personnelles.

Marcelino Truong ©D-Echelard

Marcelino Truong ©D-Echelard

Il est des rencontres indigo, qui laissent des traces. Desquelles le visiteur repart avec une odeur, une couleur, un souvenir qui a davantage de relief que les autres. Celle avec Marcelino Truong et son épouse Clémence, est de celles-ci. Cherchez au fond du regard de Marcelino, vous y trouverez à la fois une lueur et une tristesse. Un syncrétisme à son image.

Dans la cuisine de sa maison malouine, où les murs sont vert couleur du jade, des artichauts côtoient un porc caramélisé sur le feu de la cuisinière. ​​​À l’image de son style aussi, plein de grâce, qu’il définit comme du réalisme poétique. « J’ai un côté scolaire donc je pars du réel puis j’essaye de styliser.«  L’expression a vu le jour avant lui, pour désigner un mouvement cinématographique français des années 1930-1940, dont Jacques Prévert a été un artisan.

​​Pour son père, diplomate Vietnamien, issu de la classe des lettrés, « qui n’est pas l’aristocratie de l’argent, c’eut été la consécration que je fasse l’Ena ». Ça sera Sciences Po Paris pour le jeune Marcelino ; un accident à l’écouter. Puis l’agrégation d’anglais : « C’était la période post-bab, il fallait être cool ».

Diplômé, il enseignera un an en Savoie, juste de quoi confirmer qu’il ne veut surtout pas être professeur. « Je suis un déserteur de l’Éducation nationale. J’éta