Couverture du journal du 02/10/2024 Le nouveau magazine

SPACE. Provimi affiche ses ambitions pour 2030

L'entreprise bretillienne Provimi (Crevin, 35), entrée dans le giron du géant américain Cargill en 2011, déploie sa feuille de route pour 2030. Boostée par une croissance continue et grâce à des investissements sur son site de production, l'entreprise entend renforcer sa présence sur le marché intérieur de la nutrition animale et conquérir de nouveaux marchés sur le segment des additifs.

Yoann Le Guen, président de Provimi, au Space 2024

Yoann Le Guen, président de Provimi, au Space 2024 ©SB_7Jours

Depuis son rachat par le groupe Cargill – mastodonte du négoce agricole – en 2011, Provimi, basé à Crevin (Ille-et-Vilaine), continue d’affirmer sa présence dans le secteur de la nutrition animale. Avec une activité historique centrée sur le premix, l’entreprise emploie 260 collaborateurs et enregistre une croissance régulière de son chiffre d’affaires, atteignant 200 millions d’euros en 2023 contre 188 millions d’euros en 2022. « En 2024, cette croissance devrait se confirmer », indique Yoann Le Guen, nouveau président de Provimi.

Provimi réalise 25 % de son chiffre d’affaires à l’exportation, principalement en Afrique francophone et en Amérique Centrale, deux marchés historiques de l’ère pré-Cargill.

Cap sur 2030 : les objectifs chiffrés

Pour 2030, Provimi veut augmenter ses parts de marché dans son secteur historique. Identifiée comme un vecteur de croissance et un relais technologique, l’entreprise souhaite aussi accélérer sur le segment des additifs, dont la fabrication est assurée en Vendée par dix salariés. L’objectif est de doubler cette activité en France d’ici à 2030, tout en renforçant la présence à l’export, qui représente à ce jour 70 à 80 % des ventes. Les marchés les plus prometteurs sont l’Afrique, où la population devrait doubler d’ici à 2050 et l’Asie du Sud-Est, particulièrement la Thaïlande, le Vietnam et l’Indonésie.

Pour élaborer cette vision, l’équipe dirigeante de Provimi s’est entourée d’une trentaine de collaborateurs, comprenant des managers et de salariés identifiés à fort potentiel. Accompagnée par des consultants, cette équipe a travaillé sur l’identité de l’entreprise et son positionnement. Cette réflexion a abouti à une nouvelle plateforme de marque, l’écriture d’une ambition claire et la définition d’une feuille de route.

Des investissements pour le site de Crevin

Pour soutenir l’ambition, Provimi prévoit un plan d’investissement de plusieurs millions d’euros sur quatre ans pour augmenter la capacité de production du site de Crevin et l’automatiser. L’objectif est d’optimiser le temps de livraison et de rendre l’industrie plus attractive, en améliorant l’ergonomie des postes de travail. Dans un contexte de tension sur le marché du travail, « nous voulons avoir les meilleures équipes » affiche le président.

Et d’ajouter : « Nous voulons être les meilleurs sur l’expertise nutrition. Grâce à une connaissance pointue des matières premières, nous sommes capables de formuler des solutions de nutrition animale très précises. » En la matière, deux de ses innovations ont été récompensées par des Innov’Space en septembre 2024 : MyProvilab Connect, une plateforme web centralisant les données analytiques pour la nutrition animale et Reveal Layers, qui permet d’évaluer la teneur en gras abdominal des volailles afin d’ajuster leur alimentation.

Changement de gouvernance

En avril 2024, Yoann Le Guen est nommé président de Provimi. Ayant rejoint Cargill en 2019, il a successivement occupé les postes de directeur du site de production de Crevin et directeur des activités export de Provimi France. Il forme un duo à la tête de l’entreprise avec David Dupressoir, directeur des opérations. « Présent dans le groupe depuis 26 ans, David Dupressoir a gravi tous les échelons, de chef de produits ruminants à directeur commercial et incarne l’expertise métier. »

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