« J’en ai assez de vivre dans un État où des émissions comme Touche pas à mon poste touchent à tous les sujets, avec des non-experts sur le plateau, où, du moins, des personnes indirectement informées des faits dont ils débattent. Où les procès médiatiques sont faits avant même que les jugements ne soient rendus par les tribunaux.
Cela me dérange profondément de vivre dans un État où certains jugements rendus par les tribunaux sont parfois le reflet d’une opinion, plus que l’expression de la bouche de la loi.
Cela m’inquiète que l’adoption de ces lois se fasse parfois avec un mépris affiché de façon décomplexée, eu égard aux normes supérieures, aux principes fondamentaux de la République Française, selon que l’opinion publique l’exige ou non. Opinion publique faite à son tour par les faiseurs professionnels d’opinion.
Cela m’exaspère de vivre dans un État où la vitesse d’exécution l’emporte sur la profondeur de la réflexion et où les décideurs s’empressent de réagir, la où les penseurs d’un temps réfléchissaient en amont aux garanties de la paix sociale.
LIRE AUSSI : RENCONTRE. Richard Malka : « Avocat, ce n’est pas une profession pour être aimé »
À la fois comme citoyen et comme Avocat
Déjà selon le penseur grec Aristote, « il est plus juste que la loi gouverne que n’importe lequel des citoyens ». Selon Cicéron, « nous sommes tous les serviteurs des lois afin que nous puissions être libres ».
C’est donc, à la fois comme citoyen et comme Avocat, serviteur de la loi, que je suis doublement troublé d’entendre le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dire…