Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

Vannes : Vieilles pierres et lèche vitrine

La ville de Vannes (56) attire, les ruelles du centre-ville et les pavés des quartiers historiques ont leur charme, ainsi la fréquentation des commerces et marchés de l’ancienne capitale des Vénètes est bonne, avec un taux de vacance sous les 5%. L’association « Coeur de Vannes » a vu son nombre d’adhérents fortement augmenter,  veillant à entretenir cette dynamique et la solidarité entre les enseignes.

Le bureau de l'association Coeur de Vannes (de g. à d.) : Pascal Vandewalle, président de l’association et gérant d’une épicerie fine du centre-ville ; Cécile Nöel, coordinatrice de l’association; Michelle Chanteloup, trésorière de l’association et commerçante retraitée ; Patrick Cauvin, vice-président et crémier-fromager en centre-ville. ©7J-DB

Vannes. Sous la halle des Lices, une trentaine de commerçants proposent des produits frais. Sur la place du même nom, aménagée au XIVe siècle pour les joutes et les tournois organisés par les Ducs de Bretagne, l’un des plus beaux marchés de France. Il fut d’ailleurs élu deuxième « Plus beau marché de France » en 2022 parmi 200 candidats et 1,3 million de suffrages obtenus.
Chaque mercredi et samedi, fromagers, bouchers, charcutiers, vendeurs de fripes et les traditionnels maraîchers y donnent de la voix à en ébranler les remparts. Plus loin, place de la République, la halle aux poissons met en vedettes coquillages, crustacés et autres poissons de saison.
Autour de ces trois places fortes, environ 500 commerces de toutes natures.
Vannes n’est pas seulement composée de vieilles pierres à touristes, mais d’un cœur de ville attirant le chaland à l’année. L’association de commerçants « Cœur de Vannes » y veille scrupuleusement.

Une animation de qualité toute l’année

La fédération des commerçants et artisans « Cœur de Vannes » existe depuis 20 ans et rassemble aujourd’hui 216 adhérents. Ils n’étaient que 122 en 2021.
C’est dire que la dynamique associative est très positive. En est-il de même pour les affaires ?
« Le commerce se porte bien dans notre ville, dit Pascal Vandewalle, président de l’association et gérant d’une épicerie fine du centre-ville. Vannes continue d’attirer un grand nombre de visiteurs, mais nous nous assurons tout de même de conserver une animation de qualité toute l’année. Notre rôle est de maintenir puis d’augmenter progressivement le pouvoir d’attraction de notre ville. »
Même s’ils œuvrent dans la ville vedette du Morbihan, les commerçants refusent de fanfaronner et restent pragmatiques.

Vannes_©alamoureux_OTGolfe

De fortes interrogations, malgré tout

« Vannes reste une ville animée, mais… modère Patrick Cauvin, vice-président de Cœur de Vannes et crémier-fromager en centre-ville. On ressent bien une inquiétude un peu diffuse, tant du côté des commerçants que des clients. Avec l’inflation et les crises successives, les petits commerces de centre-ville souffrent encore plus de la concurrence des grandes surfaces périphériques. Tout cela nous interroge fortement. » Et du côté des clients, la situation ne semble pas vraiment meilleure. « Le mois de mars fut très compliqué, confirme Michelle Chanteloup, trésorière de l’association et commerçante retraitée. On ressent bien une inquiétude sur les prix. Les gens y sont vraiment très attentifs et c’est l’un des principaux freins actuels à la consommation. »

 

Vannes @alamoureux_OTGolfe

Dynamique et solidarité

Une situation d’incertitude qui n’est pas sans effet sur le commerce de proximité. « Après la période Covid, il y a eu un regain d’intérêt pour le centre-ville, se souvient Pascal Vandewalle, avec une certaine fidélisation des salariés et quelques embauches. Aujourd’hui, les gens partent du jour au lendemain. La crise du recrutement a des conséquences importantes sur nos commerces ! »
Et Patrick Cauvin de dresser le même constat : « Certains confrères préfèrent même fermer un jour supplémentaire plutôt que de recruter un débutant ou une personne peu ou pas motivée. »
L’association tente, avec succès pour l’instant, d’entretenir une dynamique favorable et une forte solidarité entre les différentes enseignes.

 « La crise du recrutement a des conséquences sur nos commerces » 

Élargir la zone de chalandise

« La ville attire et nous connaissons un taux de vacance très bas, à moins de 5%, détaille Cécile Nöel, coordinatrice de l’association. À nous d’animer la ville pour qu’elle conserve son très fort pouvoir d’attractivité. Et nous sommes bien déterminés à mettre en valeur tous nos commerçants. Que ce soit par le biais des habituelles fêtes commerciales, des braderies, du traditionnel dîner en blanc et de notre guinguette ou des chèques-cadeaux lancés cette année.»
L’association souhaite aussi élargir le flux des flâneurs au-delà des quartiers du port et du centre historique.

Vannes, le port @alamoureux

Réinventer, différencier, innover

« Nous faisons un métier fantastique dans une ville qui ne l’est pas moins, se félicite Pascal Vandewalle. À Vannes, il se passe tellement de choses que la fréquentation est quasiment assurée. C’est à nous de nous réinventer sans cesse, de marquer nos différences et de trouver des méthodes innovantes. Nous possédons un si bel outil de travail… » Avec peut-être un marché « Préféré des Français »  révélé à la télévision dans la semaine du 26 juin…