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Vitré Communauté : l’ombre du ZAN sur le « miracle vitréen »

L’industrie représente 40% des 26 467 emplois privés, de ce bassin qui engrange un des taux de chômage les plus bas de France (3,7%). Le pays de Vitré, aux 81 000 habitants, jouit d’une position géographique stratégique qui permet de relier toute la Bretagne ou l’Île-de-France sur la journée. D’où l’attrait des industriels et les logisticiens à s’y implanter. Les acteurs locaux parlent même de « miracle vitréen ». Isabelle Le Callenec, élue à la présidence de Vitre Communauté en 2020 et figure de la droite bretonne, revendique une proximité avec les entreprises. Elle s’inquiète des impacts de la mesure ZAN (Zéro Artificialisation Nette) sur le développement de ces acteurs économiques.

Frédéric Mellier, directeur du développement économique et de l’emploi de Vitré Communauté depuis deux ans et Isabelle Le Callenec, maire de Vitré et présidente de Vitré Communauté. ©SB-7J

Frédéric Mellier, directeur du développement économique et de l’emploi de Vitré Communauté depuis deux ans et Isabelle Le Callenec, maire de Vitré et présidente de Vitré Communauté. ©SB-7J

Dans les bureaux de Vitré Communauté, les anglicismes ne sont pas récusés. Le territoire se veut « business friendly », selon les mots d’Isabelle Le Calennec, présidente de Vitré Communauté et conseillère régionale. Sous la coupe, de Pierre Méhaignerie, ancien ministre et maire de Vitré de 1977 à 2020, de nombreuses entreprises ont choisi le territoire vitréen pour s’installer. Parmi les 2 373 sociétés présentes dans les 46 communes de l’agglomération, on retrouve des acteurs économiques de premier ordre tels que Thalès, Agro mousquetaires, Lactalis, Okwind, STEF, Serviphar, Webhelp, Ateliers de Vitré ou Vandemoortele. 40% de ces industriels relèvent du secteur agroalimentaire.

Un des taux de chômage les plus bas de France : 3,7%

 « ZAN : nous demandons que l’industrie soit sortie du calcul »

Mais une ombre plane : la démarche ZAN, qui vise à cesser l’artificialisation des sols à l’horizon 2050. Si la mesure prévoit la possibilité de compenser les constructions, une inquiétude persiste : comment traduire le ZAN dans les politiques publiques et comment maintenir (ou renforcer, c’est selon) l’attractivité du territoire sans construire sur des terrains vierges ? Isabelle Le Calennec en témoigne : « Cette décision fait fi de tous les efforts déjà déployés par les chefs d’entreprise, les organisations patronales et la fédération française du bâtiment. Il faut faire confiance aux chefs d’entreprise. À l’image du Medef Bretagne, nous demandons que l’industrie soit sortie du calcul. Sur notre territoire, 72% des surfaces sont agricoles. L’occupation au sol des zones d’activités économiques ne représente que 1%. J’ai peur que les effets de cette loi soient aussi importants que ceux de la loi sur le nucléaire. » 

« Sur notre territoire, 72% des surfaces sont agricoles. L’occupation au sol des zones d’activités économiques ne représente que 1%. »

« Nous faisons dans la dentelle »

« Nous avons encore un peu de foncier disponible au nord et au sud du territoire, un an et demi d’avance. Rien en bord de rocade. Nous ne cherchons pas de porteurs de projets, ils sont déjà là. Le développement endogène, extension et déménagement, connaît un rythme soutenu. Pour y répondre, nous faisons dans la dentelle », souligne Frédéric Mellier, directeur du développement économique et de l’emploi de l’agglomération. Un constat qu’Isabelle Le Callenec complète : « Aujourd’hui nous travaillons sur le développement de cinq projets locaux qui créeraient un millier d’emplois. Par exemple, DS Armorique a un projet d’extension de 1500 m2 qui générerait 160 emplois supplémentaires. »

Économie circulaire à la ZA du Haut-Montigné

« L’écologie, il y a ceux qui en parlent, et ceux qui la font », lance Isabelle Le Callenec. Elle en veut pour preuve les synergies en cours entre les entreprises de la zone d’activités (ZA) du Haut-Montigné à Torcé. « Les émissions des uns peuvent devenir les matières premières des autres. Cette approche favorise ainsi une économie circulaire et durable. Avec les entreprises, nous travaillons à la production conjointe d’électricité dans la zone, en circuit court. Une étude a démontré que l’énergie produite pouvait être entièrement consommée, et ce, à un tiers du prix actuel. Par ailleurs, la question de la consommation d’eau est également prise en compte, compte tenu de la présence de trois poids lourds du secteur de l’agroalimentaire dans la ZA (Geldelis, Vandemoortele et Lactalis, ndlr). Nous espérons modéliser la démarche pour les zones neuves et les prochaines requalifications. » Une initiative saluée par Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, lors de sa venue en Ille-et-Vilaine en avril.

 

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