27 068 immatriculations au Registre du Commerce et des Sociétés ont été enregistrées en France, soit un effondrement de 54,3 % par rapport à la même période (16 mars30 avril) en 2019. Dans le même temps, 1 487 ouvertures de procédures collectives ont été enregistrées, soit une baisse de 72,8 % à un an d’intervalle.
La chute des immatriculations est tout à fait significative et semble illustrer la défiance des entrepreneurs vis-à-vis de l’avenir. À l’inverse, l’évolution de procédures collectives, offrant traditionnellement une photographie de l’ampleur des difficultés rencontrées par les entreprises, résulte ici du ralentissement inévitable de l’activité des tribunaux en cette période, malgré la possibilité d’effectuer une demande d’ouverture de procédure collective en ligne et de tenir des audiences en visioconférence. Le temps est comme suspendu, pour les chefs d’entreprise dont certains peinent encore à mesurer l’ampleur de l’impact de la crise sur leur activité, comme pour la justice consulaire, qui se prépare à faire face à une éventuelle vague de défaillances.
La Bretagne (-49,3 %), région plus résiliente
Même si l’ensemble des régions connaît une évolution négative de son nombre d’immatriculations d’entreprises sur la période, plusieurs écarts sont observables.
L’Occitanie (-60,8 % d’immatriculations sur la période 16 mars30 avril 2020, comparativement aux données enregistrées sur la même période en 2019) est la région la plus affectée, tandis que la Bretagne (-49,3 %) apparaît comme la plus résiliente. L’écart entre les deux est de 11,5 points.
La Normandie (-50,9 %), l’Île-de-France (-50,2 %) et les Pays de la Loire (51,4 %) résistent également le mieux. L’Occitanie, la PACA (-60 %) et le Grand-Est (-58,2 %) rencontrent les plus fortes difficultés.
L’hébergement et la restauration à l’arrêt quasi-total
Si la crise sanitaire paralyse l’ensemble de l’économie réelle, avec un impact hétérogène selon les secteurs, et au sein d’un même secteur d’activité.
• Sans surprise, et avec une chute de 77 % du nombre de créations d’entreprises sur la période du 16 mars au 30 avril, l’hébergement et la restauration sont les plus touchés.
• Les autres activités de services (soins de beauté, activités récréatives), et les industries manufacturières et extractives sont également très affectées avec un plongeon de près de 70 % des créations d’entreprises sur la période.
• Le secteur de l’information et de la communication (-33%) semble le moins touché
* Cet outil de suivi de l’activité économique permet une analyse exclusive des données, recueillies au sein de son Observatoire Statistique des entreprises, en association avec l’institut d’études économiques Xerfi | I+C.
Sophie Jonval, présidente du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce rappelle que les greffiers de tribunaux de commerce se sont organisés pour assurer la continuité de la justice commerciale, grâce aux plateformes et outils numériques, au premier rang desquels le portail Infogreffe. « Ces premières données, issues de l’Observatoire Statistique de la profession, offrent un éclairage précieux sur l’impact de l’épidémie sur l’économie française et nous permettent de confirmer la gravité de cette crise sanitaire inédite, qui montre d’ores et déjà ses premiers effets sur notre tissu entrepreneurial. »