Couverture du journal du 02/10/2024 Le nouveau magazine

Groupements d’employeurs : bilan sur le temps partagé

À l’occasion du passage de témoin à la tête de Vénétis, (Vannes), le nouveau président, Guillaume Lesdos et, l’ancien, Jérôme Bazin, font le point sur la formule du temps partagé. Quels sont ses atouts et ses limites ?

De g. à dr. : Jérôme Bazin, président sortant de Vénétis, Guillaume Lesdos, nouveau président de Vénétis et Juliette Mucchelli, directrice de Vénétis ©Erwan le Luhern

« Il s’agit d’une expérience augmentée pour les chefs entreprises, explique, Guillaume Lesdos, nouveau président de Vénétis et directeur de la société Medaviz. Partager un collaborateur, c’est aussi mettre un terme à l’isolement qui touche particulièrement les chefs des petites entreprises. » Petit rappel, chez Vénétis, le temps partagé consiste à proposer à un salarié de travailler dans au moins deux entreprises.

L’enseigne, née à Vannes en 1997, rassemble aujourd’hui 300 entreprises sur les bassins d’emploi de Vannes, Lorient, Auray, Nantes, Saint-Nazaire et Guérande. « Nous avons nous-mêmes partagé un juriste, dit Jérôme Bazin, président sortant de Vénétis et gérant de Dimood (ex Isatech). Nous avions des besoins mais pas assez pérennes pour nous permettre une embauche à temps plein. »

Le temps partagé est encore peu connu

Après huit ans de mandat, Jérôme Bazin quitte la présidence de Vénétis mais pas le temps partagé. Il a récemment rejoint le bureau du Syndicat national des groupements d’employeurs (SNGE), en tant que vice-président. « Le temps partagé, c’est plus que du partage de compétences, c’est un outil de territoire et de création de valeurs », explique-t-il.

Le nouveau président, Guillaume Lesdos, est tout à fait aligné sur cette position : « Nous avons démontré que cela marche et les 1 500 créations de poste depuis la création de Vénétis sont là pour le confirmer. À nous de mieux faire connaître ce mode de recrutement basé sur la culture de la mise en commun. »

Passer des seuils

En réalisant 6 millions d’euros de chiffre d’affaires, Vénétis prouve que l’association répond à un besoin des entreprises. D’abord, grâce au vivier important de compétences recensées (4 000 profils dans la CVthèque et 2 500 candidatures reçues par an pour 60 candidats retenus) mais aussi parce qu’elle permet à certaines entreprises de pouvoir franchir des seuils, notamment dans le domaine de la digitalisation ou en matière de RSE.

Grâce au partage d’un salarié, les entreprises de taille intermédiaires peuvent ainsi accéder à des compétences pointues et optimiser leurs process. Le temps partagé peut également être une solution durable ou temporaire pour répondre à des besoins en matière de cyber, ressources humaines, finances, QHSE…