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Immobilier : les transactions et les prix chutent en Bretagne

La chambre interdépartementale des notaires de la Cour d’appel de Rennes déplore un ralentissement marqué, au premier comme au second trimestre 2024, du marché de l’immobilier en Bretagne. Le neuf est davantage touché que l’ancien.

Les notaires de la chambre interdépartementale de la cour d'appel de Rennes déplorent un marché en net ralentissement

Les notaires de la chambre interdépartementale de la cour d'appel de Rennes déplorent un marché en net ralentissement © MR_7Jours

Après les années d’euphorie post Covid-19 et des taux d’intérêt au plus bas, le marché de l’immobilier marque considérablement le pas. En Bretagne historique, les premier et second trimestres 2024 ne sont pas bons : le volume de transactions a diminué de 20 %. En Ille-et-Vilaine, les volumes de transaction affichent -22,3 % et -19 % dans le Morbihan.

« En Bretagne, il y a eu une bulle de l’immobilier, mais les acquéreurs ont calé à mesure où les taux d’intérêt ont grimpé. La capacité d’achat des Français a diminué et aujourd’hui les prix se nivellent ; ils correspondent davantage à la réalité du marché », observe Nicolas Bosquet, délégué à la communication de la Chambre interdépartementale des notaires de la cour d’appel de Rennes.

« Nous retrouvons les volumes de transactions de 2015 »

Dans le détail, les prix médians des appartements neufs sont de 4 480 euros par m2 (-1,6 %) et ceux des appartements anciens atteignent 3 150 euros par m2 (-4,6 %). Les maisons anciennes se vendent au prix médian de 230 000 euros (-2,1 %), quand les terrains à bâtir sont les seuls à tirer leur épingle du jeu avec un prix médian de 58 900 euros (+7,1 %). Concernant les terrains à bâtir, les prix médians sont en hausse, avec + 2,8 % en Ille-et-Vilaine et +1,2 % dans le Morbihan. « À l’échelle de la Bretagne historique, nous retrouvons les volumes de transaction de 2015 si l’on considère les seuls actes de vente », détaille Nicolas Bosquet.

« En Bretagne, il y a eu une bulle de l’immobilier, mais les acquéreurs ont calé à mesure où les taux d’intérêt ont grimpé. »

Dans l’Ille-et-Vilaine, les volumes de transaction sur les maisons anciennes sont en baisse de 3,6 % et ceux des appartements anciens de 2,8 %. « Le Morbihan résiste mieux, mais pas sur les volumes de transaction, où les maisons anciennes par exemple sont à -2,1 % », observe Mathilde Tersiguel. Si le Morbihan ne souffre pas autant que les autres départements historiques, c’est que le marché continue d’être tracté par le littoral tandis que la population est plus âgée, plus fortunée et dispose d’un pouvoir d’achat conséquent. Le prix médian des appartements neufs est ainsi en hausse de 7,4 %, à 4 600 euros. Celui des appartements anciens est en hausse de trois points, soit 3 470 euros par m2. En revanche, la hausse du prix des terrains à bâtir est plus modérée : + 1,2 %, à 58 100 euros.

Des signaux de reprise

Si les chiffres fournis par la Chambre interdépartementale des notaires de la cour d’appel de Rennes permettent de mesurer l’ampleur du ralentissement du marché de l’immobilier, les notaires perçoivent des signaux encourageants de reprise. « Les données récentes laissent entrevoir une reprise en douceur, soutenue par une amélioration des conditions de crédit et des perspectives de baisse continue des prix. Dans ce contexte, le volume des promesses de vent est en hausse », conclut Anne Fercoq-Le Guen, président de la chambre interdépartementale.

L’immobilier breton en chiffres

Le nombre de transaction au deuxième trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023 est en chute libre. L’Ille-et-Vilaine affiche -22,3 %, le Morbihan -19 %, la Loire-Atlantique -17,3 %, les Côtes d’Armor -16,1 % et le Finistère -18,8 %. Les prix médians connaissent aussi une érosion : -4,6 % pour les appartements anciens, -1,6 % pour les appartements neufs et -2,1 % pour les maisons anciennes. Seuls les terrains à bâtir s’en sortent avec une hausse de 7,1 %. L’objectif de réduire l’artificialisation des sols aura pour conséquence de diminuer le nombre de terrains à bâtir : leur prix médian devrait continuer de croître à l’avenir.