Tout a commencé en décembre 1990, lorsque le propriétaire de ce château, datant du XVe siècle, passionné d’Histoire et du Moyen Âge, entreprend la restauration du domaine, qui était dans un état très délabré. « Mon père voulait sauver un monument chargé d’histoire, peu remanié et le restaurer avec le plus de justesse possible pour respecter sa forme d’origine », explique la fille du propriétaire, qui a repris le suivi du chantier depuis qu’elle préside le fonds de dotation du Bois Orcan, dont le château fait désormais partie.
L’entreprise Joubrel a été la première sur les lieux pour les travaux de maçonnerie, en décembre 1990. « Nous avons démarré ce chantier de restauration au long cours, par la reconstruction de la chapelle qui était effondrée à 80 % », explique Gérard Brégent. 34 ans plus tard, il continue à suivre la restauration du domaine, qui devrait s’achever dans un an. « Ici, nous avons eu en permanence deux à quatre ouvriers maçons du patrimoine et tailleurs de pierre depuis 1990, pour la réfection de l’intérieur du château, de ses façades, des cheminées, de la chapelle, des murs de clôture, de l’aile sud, du pigeonnier, des communs est et ouest, du pavillon des gardes, du logis porche… »
Tout a été restitué au plus proche de l’origine, avec des techniques anciennes, sous la direction d’Alain-Charles Perrot et de Florent Richard, architectes en chef des monuments historiques, en collaboration avec le professeur et archéologue anglais Gwyn Meirion-Jones, qui a conduit, avec ses élèves, plus de 30 ans de recherches sur le site.
« Cette restauration est tout à fait unique. Nous avons été accompagnés par des entreprises exemplaires, spécialisées dans le patrimoine historique avec de vrais savoir-faire, comme l’entreprise Joubrel pour la maçonnerie et la taille de pierre, Hériau pour la couverture, Crézé pour les ferronneries, les Ateliers Perrault pour les charpentes et les menuiseries », complète la Présidente de la fondation. Un chantier école et des études scientifiques ont beaucoup aidé à opérer les bons choix pour une restauration de qualité. Du béton de chanvre a notamment été utilisé pour la réalisation des dalles de sols recevant des terres cuites et du granit, sur une partie des communs.
Le château et ses attributs très homogènes de l’époque médiévale, retrouve ainsi peu à peu sa forme, avec ses plans d’origine, ses décors, il accueille aussi une collection authentique de meubles médiévaux. L’aile sud abrite, depuis 2001, L’Athanor, musée du sculpteur Etienne-Martin, qui a également conçu et aménagé le parc paysager du domaine. Ce parc, ainsi que le jardin médiéval créé par Alain Richer, spécialiste des jardins clos, ont obtenu le label jardin remarquable. Gérard Brégent est la mémoire de ce chantier hors norme où le savoir-faire a toujours été la priorité, et non le temps.