Quatre étages Newton à Via Silva, occupés par les équipes de SII, sont en réhabilitation, des travaux en site occupés. La société existe à Rennes depuis 1997 et, « depuis dix ans, les bureaux n’avaient pas changé, cela devenait nécessaire. Nous avons investi 2,2 millions d’euros sur trois ans pour revoir nos sites ». Quatre ans après la période Covid, les usages dans les entreprises d’informatique ont bien évolué. Automatisation, data, développement web… SII Ouest, c’est une activité à 40 % sur des missions d’assistance technique en informatique et 60 % sur une cinquantaine de développements de projets pour leurs clients.
Beaucoup de Turnover ?
Nicolas Bourgeois. Pour tous les sites de SII Ouest (Rennes, Brest, Lannion, Caen, Le Mans), nous avons recruté 150 personnes l’an dernier. Ce sera 180 en 2024 (le groupe SII annonce recruter 1 800 nouveaux collaborateurs en France en 2024, afin d’accompagner sa croissance et ses ambitions, ndlr). Dans les métiers de l’informatique et du numérique, le recrutement c’est le nerf de la guerre. Dans l’Ouest, nous avons d’ailleurs une équipe de quinze collaborateurs RH dédiée. Le turn-over est de 25 % : il y a d’abord nos clients qui débauchent le salarié qui a travaillé sur leur projet ; il y a bien sur une partie qui part chez les concurrents (et Rennes est une place forte en entreprise de l’ESN !) ; et puis il y a les envies de vie, de voyage ou de changements de vocation, assez fréquentes car ces profils se disent que si cela ne fonctionne pas, ils pourront revenir dans ce domaine assez facilement.
Télétravail et salaires mirobolants ?
N. B. Au moment du Covid, nous avons en effet vu des salariés à Rennes qui prenaient des postes en 100 % télétravail, avec des salaires parisiens. Moi je n’ai jamais accepté cela, la raison d’une société va au-delà du travail : c’est aussi le « faire » et l’ »être » ensemble. Aujourd’hui, chez SII Ouest, le télétravail, c’est 2,5 jours par semaine, et les temps au bureau pour la rencontre, la réflexion collective.
Comment se différencier ?
N. B. Nous avons notre culture d’entreprise, avec des marqueurs forts. Les gens font des carrières longues chez SII. Moi, j’y suis depuis 20 ans, entré comme cadre commercial. D’abord, pour attirer, l’essentiel, c’est le métier ! Il faut donner un intérêt à la mission, par la diversification des clients, avec des projets variés, des technologies différentes… Le collaborateur doit se faire plaisir dans son job. Nous appuyons la formation également, cela va de pair : nous sommes à deux fois le budget formation obligatoire. Ensuite, il y a la qualité de vie au travail, nous sommes labellisés Great Place do Work depuis sept ans, avec une équipe de dix collaborateurs missionnés chaque année pour lister « comment faire encore mieux ». Nous avons aussi une quinzaine d’associations en interne, sportives et culturelles, et nous sommes actifs et présents dans l’écosystème breton et de l’Ouest : Who Run The Tech, Fondation Agir Contre l’Exclusion (Face), etc.
L’IA pour remplacer les développeurs ?
N. B. C’est en effet la grande ombre qui plane sur les ESN… mais non. L’IA bouscule les choses, dans tous les métiers. Nous sommes en train de tester et de nourrir l’IA générative, pour qu’elle s’améliore. C’est un nouvel outil, mais dans l’informatique, il y a toujours eu de nouveaux outils.
* SII a quitté la Bourse de Paris début 2024, à l’issue d’une OPA simplifiée le groupe familial Huvé a repris 100 % du capital.