« Les chefs d’entreprise français sont souvent trop naïfs, a constaté Loïc Bardin, ancien directeur de la CCI du Morbihan durant dix ans. Ils sont souvent sur la défensive, ce qui est important en soi, mais plus rarement dans l’action. Alors qu’ils devraient faire comme leurs concurrents et ne plus considérer l’Intelligence Économique (IE) comme un gros mot. »
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Assurer une veille juridique et concurrentielle, être présent dans les salons, acheter le matériel du concurrent et le démonter, entretenir un réseau, appartenir à une fédération… Le dirigeant d’une société commerciale, quelle que soit sa taille, doit avoir une vue d’ensemble de son marché. Et pour cela, il est nécessaire qu’il maîtrise une masse d’informations considérable.
Loïc Bardin, ancien directeur de la CCI du Morbihan ©DR
« Nous avons aujourd’hui très facilement accès à un flot massif et continu d’informations, précise Augustin Giraud, consultant en IE pour le cabinet Stan, qui dispose d’une antenne en Bretagne. Rien qu’en « source ouverte » (OSInt), via des outils accessibles à tous, un chef d’entreprise peut cartographier son marché. » Encore faut-il savoir se servir des outils puissants dont nous disposons tous… Quel dirigeant a, par exemple, déjà suivi une formation de bon niveau sur les moteurs de recherche ?
Tel l’équipage d’un sous-marin, une entreprise évolue dans des eaux sombres qui cachent de magnifiques opportunités et de terribles dangers. Le commandant est privé d’une vue directe sur son environnement mais dispose d’outils puissants permettant de recueillir la plus infime information, un bruit de fond diffus et lointain, un danger en approche comme une menace imminente aux aguets.
Grâce au recueil méthodique de ces signaux (faibles ?) et à leur interprétation, le Pacha peut définir son cap. Celui qui lui permettra d’atteindre son objectif. Le chef d’entreprise est placé dans une position symbolique similaire. Il ne peut diriger son business à l’aveugle. Il a besoin de l’équivalent d’un puissant sonar. Il est, par conséquent, contraint de recueillir l’information environnante, de la hiérarchiser puis de la traiter. Pour certains, ce n’est que du bon sens. Pour d’autres, c’est une culture nouvelle à acquérir. Dans tous les cas, « l’intelligence économique » ne doit jamais être sous-estimée.
Se placer dans une posture « offensive » et plus seulement défensive
« L’intelligence économique est une dynamique collective qui vise à gagner en agilité par un usage stratégique de l’information. Ses mots-clés sont : renseignement ouvert (veille et management des connaissances), sécurité économique et influence. » Nicolas Moinet, enseignant chercheur en Intelligence économique à l’université de Poitiers*, cofonda…
