Les dossiers relatifs aux agissements sexistes semblent se multiplier. Comment expliquez-vous cette évolution ?
Éric Marlot. Le mouvement #MeToo a largement contribué à libérer la parole, et les juges, tout comme les employeurs, s’adaptent à cette tolérance zéro envers les comportements sexistes ou à connotation sexuelle. Par ailleurs, l’arsenal juridique s’est renforcé. La loi du 17 août 2015 a introduit la notion d’agissements sexistes dans le Code du travail, complétée en 2021 par celle de harcèlement collectif. Les faits susceptibles de relever des agissements prohibés se sont considérablement élargis.
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Pouvez-vous donner un exemple d’un de vos dossiers récents ?
É. M. Un cadre de 55 ans, avec 30 ans d’ancienneté. Son employeur l’a licencié pour faute grave après que son apprentie de 25 ans a signalé des propos qu’elle jugeait sexistes : des offres d’hébergement car elle avait perdu ses clefs ou des confidences sur sa vie sentimentale, par exemple. Il a reconnu que ses propos pouvaient être m…