Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

« Horolaj », horloger à Rennes : « On veut ouvrir les portes de l’atelier »

Mathieu Le Cornec et Félix Hamelot ont installé leur atelier au cœur de Rennes. Dans un appartement rue de Rohan dédié à l’horlogerie, les clients viennent faire réparer et entretenir leurs montres, découvrir les magnifiques pièces dénichées par les horlogers, ou encore assister à des masterclass découverte sur un savoir-faire historique.

Horolaj horloger Rennes

Mathieu Le Cornec et Félix Hamelot ©7J-KB

L’ambiance au 6 rue de Rohan est cosy, feutrée. Un salon accueille les visiteurs, les portes des différents espaces de l’atelier sont ouvertes. Une invitation à pénétrer un univers particulier, où l’on prend le temps …

« On veut ouvrir les portes de l’atelier. On est au premier étage, on fonctionne sur rendez-vous, mais quand la personne est là on prend du temps pour échanger, faire visiter. On aspire à rendre le monde horloger beaucoup moins obscur qu’il peut l’être. L’idée n’était pas de proposer un atelier de réparation où on dépose sa montre, puis on la récupère au bout de trois semaines sans savoir ce qu’il s’est passé. Nous on veut parler de ce qu’il y a entre ces deux moments. »

Achat-revente

Horolaj, c’est aussi un lieu où l’amateur pourra trouver des montres uniques, dénichées et restaurées par les deux horlogers « On adore chiner, on a envie d’être comme des curateurs, en veille sur les belles pièces que nous pourrions acquérir, et qui correspondent à nos envies, nos goûts. Dans nos dernières acquisitions, il y a la Heuer 1550 SG Luftforsvaret. Commandée dans les années 70 par la force armée aérienne royale Norvégienne, cette montre de dotation était portée par les pilotes de chasse et pilotes d’hélicoptères. Très peu de modèles sont connus et référencés à ce jour (52), la plupart datant de 1974. La nôtre est de 1972, et il n’existe que 5 exemplaires de cette année-là. »

Horolaj horloger Rennes

©7J-KB

Des montres que le duo présente sur son Instagram. L’acheteur peut aussi confier ses envies à Mathieu Le Cornec et Félix Hamelot, préciser ses goûts, ce qu’il apprécie dans telle ou telle montre. Les horlogers se mettront alors en quête d’une pièce pouvant le séduire.

 

 

 

La mécanique du cœur

Passionnés par leur art, Mathieu Le Cornec et Félix Hamelot ont envie de le partager à travers des ateliers de 4 heures « Cela permet d’ouvrir le monde de l’horlogerie. Pour beaucoup, une montre c’est d’abord l’aspect design. Nous, nous voulons leur faire découvrir les rouages, comprendre comment ça fonctionne, ce qu’il se passe à l’intérieur. C’est une invitation à découvrir le travail pour fabriquer de tels objets, les réviser, les réparer… Nous souhaitons éveiller l’intérêt de nos clients. »

On prend du temps pour échanger, faire visiter

Vers une montre signature…

Parmi les figures inspirantes de l’horlogerie, le duo apprécie particulièrement le travail de l’horloger japonais Hajime Asaoka, figure de la nouvelle scène de l’horlogerie « C’est un de nos mentors, on adore sa façon de travailler. Il est à mi-chemin entre la montre industrielle, faite avec des machines numériques, et la fabrication artisanale avec des finitions faites à la main. Il a trouvé cet équilibre qui est très actuel. » Mathieu Le Cornec et Félix Hamelot partagent eu aussi le rêve de créer à terme « leur montre », un projet qui s’inscrit dans le temps et qu’ils espèrent mener à bien d’ici une dizaine d’années.

Leurs parcours

Ils sont jeunes, la trentaine, et déjà un beau parcours derrière eux. L’attrait pour la mécanique remonte à loin, au lycée Joliot Curie à Rennes où les deux amis ont passé leur bac STI Génie Mécanique. Mathieu Le Cornec après une carrière de Haut niveau dans le canoë Kayak, s’est redirigé vers cette autre passion, l’horlogerie, en 2012. Un double diplôme en poche, dont le prestigieux WOSTEP passé à Fougères, il travaille dans de belles maisons comme Richard Mille à Londres ou Jaeger-LeCoultre place Vendôme. En 2017, Félix Hamelot décide lui aussi d’entamer une reconversion, après plusieurs années à officier en tant que graphiste-designer, et intègre la même école que son futur associé. En 2020, les deux amis décident de fonder leur propre atelier, Horolaj, traduction bretonne de l’horlogerie.

 

Horlogerie : une formation bretonne réputée

Horolaj horloger Rennes

Travail de fin d’études réalisé par Félix Hamelot ©7J-KB

À Fougères, l’école Charles-Edouard-Guillaume forme des horlogers-réparateurs hautement qualifiés.

Cette école de haute horlogerie dépend du centre de formation de la Chambre de commerce et d’industrie du Pays de Fougères (CCI). La formation permet d’obtenir le CQP d’horloger qualifié ainsi que le prestigieux diplôme du WOSTEP.

Le WOSTEP est un diplôme suisse de référence, reconnu à l’international. Seuls treize établissements dans le monde le proposent.