Couverture du journal du 02/06/2025 Le nouveau magazine

GRAND FORMAT. Trésors archéologiques en baie de Saint-Malo

À Saint-Malo, en mer ou dans la Rance, un précieux patrimoine culturel est enfoui sous les eaux. Le mettre au jour et veiller sur lui est la mission de l’Association pour le Développement de la Recherche en Archéologie Maritime (Adramar) et de son archéologue sous-marine, Anne Hoyau Berry. Quelles sont les découvertes les plus importantes faites dans les profondeurs malouines ? Les corsaires ont-ils laissé un héritage de trésors engloutis ? Rencontre avec une archéologue à palmes, spécialiste de l’Époque moderne, qui travaille également pour l’INRAP et des projets satellites comme l’archéologie de la piraterie.

Anne Hoyau Berry, archéologue sous-marine à l'Adramar, dans l'anse de La Passagère à Saint-Malo. ©Studio Carlito

Anne Hoyau Berry, archéologue sous-marine à l'Adramar, dans l'anse de La Passagère à Saint-Malo. ©Studio Carlito

L’histoire, la sienne, commence au Mans. Très vite, l’attirance pour l’eau se fait sentir. Puis vient l’amour pour les périodes anciennes. Des études d’histoire et un mémoire sur la navigation au Haut Moyen Âge plus tard, Anne Hoyau Berry, devenue archéologue sous-marine, explore les eaux du monde et celles de l’Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord en particulier. Depuis 2011, elle fait partie des trois salariés de l’Adramar, créée en 1993 à Saint-Malo par Elisabeth Veyrat et Michel L’Hour, un des plus grands archéologues-plongeurs de France. Les locaux se trouvent dans un ancien hangar à tabac de la Chaussée des Corsaires.

À Saint-Malo, « les épaves de La Natière ont marqué ma carrière »

Le fait d’arme de l’Adramar est sans conteste l’exhumation de deux épaves de frégates corsaires de La Natière au large de Saint-Malo (voir carte). Grâce à dix années de fouilles archéologiques, un trésor de près de 4 000 objets du quotidien datant du XVIIIe siècle a refait surface : de la vaisselle, des armes, des pelles à sel, une règle de canonnier… Des dés à jouer aussi, pourtant prohibés à bord des navires. Et même des graines issues de la famille des poivrons. « C’était délirant, car il y avait une qualité archéologique et une variété d’objets incroyable. Ça a marqué ma carrière d’archéologue », s’enthousiasme Anne Hoyau Berry.
Une partie des objets sont exposés au musée de Saint-Malo.

Grâce à dix années de fouilles archéologiques sur les épaves de La Natière, un trésor de près de 4 000 objets du quotidien datant du XVIIIe sièc…