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Ouest Enchères Publiques Rennes : Première vente en fanfare

Au 173 bis route de Lorient à Vézin-le-Coquet, le nouvel hôtel des ventes de Ouest Enchères Publiques ouvre ses portes avec une première vente dédiée aux instruments de musique.

Ouest Enchères Publiques

Juliette Jourdan commissaire-priseur Ouest Enchères Publiques, Alban Perdereau, Pierre-Guillaume Klein commissaires-priseurs Ouest Enchères Publiques ©Sebastien Cleugnou

Les instruments ont été installés : guitares, violons, trompettes, orgue de barbarie ou encore vieux vinyles, tout est fin prêt pour la première vente de Ouest Enchères Publiques qui se déroulera le 16 septembre dans sa nouvelle salle rennaise. Située non loin du stade rennais, sa localisation est idéale pour Pierre-Guillaume Klein, Juliette Jourdan et Alban Perdereau, les commissaires-priseurs à la manœuvre « Nous souhaitions un emplacement hors centre-ville, facile d’accès, avec un grand parking ».

Le groupe Ouest Enchères Publiques se développe en ouvrant un nouvel hôtel des ventes à Rennes

L’aventure part d’un rapprochement entre la co-gérante de Ouest Enchères Publiques, Juliette Jourdan, et son ancien camarade de promotion Alban Perdereau. Rappelez-vous, en 2018, la loi Macron autorise l’installation de nouveaux commissaires-priseurs judiciaires dans certaines zones, dont Rennes. Alban Perdereau, alors en exercice à Paris, candidate et se voit nommé au printemps 2018 dans la capitale bretillienne. Il décide de rejoindre Juliette Jourdan et le fondateur de Ouest Enchères Publiques, François Antonietti, pour lancer l’activité rennaise, bientôt ralliés par Pierre-Guillaume Klein, fraichement diplômé. « L’avenir de notre métier passera par le regroupement des offices, la mutualisation des savoir-faire sur le territoire ». Après le départ de François Antonietti à la retraite, en 2020, les trois commissaires-priseurs, déjà installés à Nantes, créent alors une structure multi-offices, JPK, dotée de 15 collaborateurs. Une démarche encore assez rare en France, déjà entamée par certains notaires.

L’avenir de notre métier passera par le regroupement des offices, la mutualisation des savoir-faire sur le territoire.

Le métier se « dépoussière »

Si l’appétence des ces professionnels au double parcours, art et judiciaire, les mènent à affectionner les très belles pièces, ils témoignent de l’évolution de leur métier avec des ventes de biens plus courants : meubles, instruments de musiques, électroménager, consoles de jeux vidéo, véhicules, articles de mode… « On a longtemps reproché aux salles des ventes d’avoir une clientèle un peu âgée. On s’attache aujourd’hui à proposer aux plus jeunes des objets qui les intéressent. Une platine vinyle aura certainement plus de succès qu’un livre ancien ou une commode. La thématique mode est également très prisée, comme le retrogaming. Il faut savoir se renouveler », souligne Alban Perdereau. Des biens que ces dénicheurs de trésors trouvent au gré des inventaires de maisons, dans leur réseau ou grâce aux particuliers qui viennent faire estimer leurs biens « l’estimation d’un objet est
gratuite. D’ailleurs des émissions comme Affaires Conclues sur France 2 contribuent à inciter les gens à faire la démarche de s’informer sur la valeur de leurs biens. »

Ouest Enchères Publiques

Ouest Enchères Publiques © Sebastien Cleugnou

On évolue tous les jours avec la technologie.

Le monde au bout du marteau

Une démocratisation encore accentuée avec la crise sanitaire et les ventes retransmises en ligne sur des plateformes dédiées, comme le site Interenchères. « Pendant la crise sanitaire, c’est arrivé d’avoir 4 personnes dans la salle et 1600 en ligne ! Il faut s’adapter. On doit apprendre à dompter la caméra, parler à des personnes présentes et d’autres derrière leur écran. On évolue tous les jours avec la technologie et la covid a accéléré la transformation de nos métiers », décrit Pierre-Guillaume Klein. Des ventes en ligne qui ne remplacent toutefois pas l’euphorie et l’adrénaline des salles des ventes « Venir toucher les objets, tester un instrument de musique, découvrir un tableau, vivre en direct les enchères, c’est une expérience unique que les gens aiment vivre ».

Accompagner les chefs d’entreprise

Outre les ventes dites « volontaires », le commissaire-priseur est une clé du succès des opérations de cessions d’actifs lors d’une liquidation judiciaire « Il ne faut pas faire ce métier si on ne possède pas une fibre humaine forte et un profond respect pour ce qu’est un chef d’entreprise, et l’entrepreneuriat en général », souligne Juliette Jourdan. « Notre mission est extrêmement importante pour ces dirigeants, qui sont parfois dans des situations financières très compliquées. Nous mettons tout en œuvre pour vendre au meilleur prix leurs biens afin de réduire leur passif. Pendant toute la procédure, nous nous devons d’être dans une attitude non jugeante. Nous sommes là pour accompagner un moment de la vie qui est douloureux, une épreuve. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, nous faisons un magnifique métier, très humain ».

 

Ouest Enchères Publiques

Ouest Enchères Publiques © Sebastien Cleugnou

Des anecdotes d’inventaire

Des pièces d’or cachées dans un vase

J’étais en expertise chez des personnes qui voulaient se séparer de mobilier suite à un décès. On fait le tour de l’appartement et je vois ce joli vase en pâte de verre. J’enlève les fleurs séchées, je le retourne et tombe alors une petite pochette en cuir de croco. J’ouvre, et là on découvre 68 pièces d’or ce qui représente environ 15000 euros ! Pierre-Guillaume Klein.

 

Oh non ! Mes carrés Hermès

C’était une expertise dans une maison très modeste et très très délabrée. Et tout d’un coup je vois un carré Hermès encadré, plein de poussière, posé par terre. L’héritière m’apprend que sa grand-tante a travaillé pour la célèbre maison. On pousse alors les investigations et découvrons 40 carrés ainsi que 2 sacs Kelly, une prise de plusieurs milliers d’euros. Bizarrement je trouve l’héritière un peu contrariée et je m’en étonne. Elle me confie alors avoir jeté de nombreux carrés du créateur au décès de sa mère, ne se rendant pas compte de leur prix… D’où l’importance de faire appel à un commissaire-priseur ! Juliette Jourdan.

 

Fin de vie à domicile grâce à un Braque

Une dame très âgée, sous tutelle, n’avait plus les moyens de payer les charges de son appartement. Cependant elle possédait une aquarelle de Braque dont elle ignorait la valeur. L’artiste était un ami de son mari. Ils peignaient ensemble sur les bords de la rivière locale. Après expertise on a pu vendre le tableau aux environs de 20 000 euros. Cela lui a permis de finir ses jours chez elle. Alban Perdereau.