L’aventure a quelques accents mythologiques. Un remake de l’épisode du tonneau des Danaïdes, figurant la lutte contre le gaspillage alimentaire comme un combat sans fin. La France enregistre 10 millions de tonnes annuelles de gâchis alimentaire (voir encadré). Si Thomas et Vincent reconnaissent quelques moments de découragement – quel entrepreneur n’en connait pas ? -, leur conviction est plus forte. « Nous sommes une solution au gaspillage alimentaire. »
L’approche de Nous anti-gaspi est pragmatique et le modèle économique doit tenir la route, « sans cela, il n’y a rien. »
En France, le gaspillage alimentaire équivaut à 10 millions de tonnes par an.
Le premier magasin à Melesse

©Studio Carlito
L’histoire de Nous anti-gaspi commence en 2018. Vincent Justin et Charles Lottmann fondent un réseau de magasins pour lutter contre le gaspillage. Le premier ouvre ses portes à Melesse. L’Ille-et-Vilaine, forte de son bassin agricole et de sa proximité avec Paris, a su séduire les entrepreneurs. Nous anti-gaspi récupère les surplus de la production et les revend entre 30 et 50 % moins cher. Des fruits et légumes, mais pas seulement. De l’épicerie, de la charcuterie, des boissons, des produits d’hygiène… Pratiquement toutes les unités de besoin sont disponibles.
L’enseigne enregistre un chiffre d’affaires de 33 millions d’euros et compte 28 épiceries en France, concentrées dans le Grand Ouest et à Paris.
« Chaque mois, 50 tonnes de produits sont sauvées par épicerie. L’équivalent de 100 000 repas », affiche Vincent Miguel. Depuis peu, Nous anti-gaspi travaille avec Carrefour en fournissant des paniers de fruits et légumes. « Nous sommes en phase de test dans 20 hypermarchés et 400 magasins Carrefour », détaille Thomas Parrain qui y voit la possibilité de faire d’une pierre deux coups : sauver davantage de produits et augmenter la notoriété.
« Chaque mois, 50…