Couverture du journal du 30/06/2025 Le nouveau magazine

GRAND FORMAT. Une Bretonne vice-présidente du Conseil national des barreaux : rencontre avec Hélène Laudic-Baron

L'assemblée générale élective de mi-décembre a dévoilé la composition du Bureau du Conseil national des barreaux (CNB) pour la mandature 2024-2026. L'avocate fougeraise et ancienne bâtonnière du barreau de Rennes, Hélène Laudic-Baron, prend la vice-présidence de l'instance suprême, porte-voix de 74 000 avocats français. Elle fait le point sur les grands défis qui façonnent la profession et impacteront son mandat : la communication, l’intelligence artificielle, l'aide juridictionnelle, ainsi que la nécessité de renouer le lien entre les avocats et leur organisation professionnelle nationale.

Hélène Laudic Baron, vice-présidente du CNB ©Studio Carlito

7 Jours. C’est une première, une Bretonne vice-présidente du Conseil national des barreaux (CNB). Vous étiez déjà membre, au sein de la commission Communication institutionnelle et de la commission Règles et usages. Qu’avez-vous envie de porter avec cette vice-présidence ?

Hélène Laudic-Baron. Il est essentiel de représenter la profession dans toute sa diversité et sa modernité. Malheureusement, la communication reste un domaine sous-exploité par les avocats. Certains demeurent sans savoir qu’ils ont le droit de mener des actions de sponsoring, par exemple. La profession souffre de stéréotypes qui perdurent : à commencer par l’inaccessibilité et l’élitisme. Il devient impératif de changer cette perception en promouvant une communication plus ouverte, démontrant ainsi que les avocats peuvent être à la fois respectueux de la déontologie, socle de la profession, et en phase avec la modernité.

Les avocats peuvent être à la fois respectueux de la déontologie, socle de la profession, et en phase avec la modernité.

Quels sont les autres défis de la profession ?

©Studio Carlito

HLB. L’intelligence artificielle est un défi renforcé, car la déontologie constitue une préoccupation centrale au sein de notre profession. Par essence, nous sommes particulièrement sensibles aux questions d’éthique. J’ai travaillé sur la justice prédictive lors de l’expérimentation du logiciel Prédictice à la Cour d’appel de Rennes, ce n’était pas concluant. L’intelligence artificielle (IA) peut s’avérer pertinente pour automatiser des tâches répétitives, dépourvues de valeur ajoutée. Le CNB doit doter judicieusement ses membres de ces outils, car il est indéniable que nous n’échapperons pas à l’utilisation d’outils tels que Chat GPT dans la profession. Il faut tirer parti de l’IA de manière stratégique, en préservant nos valeurs fondamentales et en garantissant la qualité des services juridiques. Car, à mes yeux, ce qui restera en tout état de cause le plus précieux, c’est l’engagement personnel de l’avocat signataire de tout avis, contrat ou autre document.
Nous avons aussi un vrai challenge d’attractivité dans les cabinets. Le problème est à double entrée. D’une part…